Le début de l’année 2023 confirme le retour de la demande sur le marché de l’emploi, qui a montré ses premiers signes de rétablissement l’année dernière, après plusieurs mois de baisse d’activité depuis le déclenchement de la crise sanitaire.
«Globalement, la demande est forte en ce début d’année. Le dernier trimestre de 2022 était bon et la reprise se confirme en ce mois de janvier. Malgré quelques tensions à l’international et des projections qui prévoient un recul de l’économie mondiale, le Maroc réussit à sortir son épingle du jeu», indique, contacté par Le360, Philippe Montant, directeur général de l’agence de Rekrute, spécialisée dans le recrutement.
Les secteurs financier et des IT cartonnent Selon notre interlocuteur, le secteur financier (banques et assurances) se positionne aujourd’hui dans les premières rangées des recruteurs, grâce notamment à la création de nouveaux projets. Ces entreprises cherchent à recruter principalement des profils techniques ou encore fonctionnels.
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«Les banques et les sociétés d’assurances recrutent beaucoup en ce début d’année. Il n'y a pas mal de nouveaux projets et d’ouvertures d’agence, notamment en conseil et courtage d'assurances. Entre les entreprises qui s’implantent et celles qui sont déjà là, il y a une importante demande», souligne-t-il.
Les geeks continuent de séduire également, une forte demande étant observée pour les métiers liés à l'informatique dans différents secteurs d’activité. D’après Montant, la demande est même largement supérieure à l’offre à cause notamment de la concurrence étrangère.
«On a toujours une très forte tension sur les métiers de l’informatique. La situation ne va pas s'arranger cette année parce qu’on a, en plus de la demande nationale, beaucoup d’Européens et d’Américains du Nord qui viennent recruter au Maroc», précise-t-il.
Pour ce qui est des profils demandés, le DG de Rekrute explique que le secteur financier et celui de l’offshoring, notamment les centres d’appel, recrutent «beaucoup de jeunes diplômés», alors que le secteur de l’informatique est plutôt à la recherche de profils expérimentés.
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Un autre secteur tire son épingle du jeu: l’automobile. Qu’il s'agisse d’industrie ou de distribution, les profils techniques mais également commerciaux sont très demandés aujourd’hui sur le marché pour accompagner l’essor de ce secteur au Maroc, avec l’arrivée ces dernières années de nouveaux acteurs sur le marché, note Montant.
Le tourisme reprend, le textile toujours mal en pointAprès plusieurs mois de stagnation, le tourisme a repris des couleurs en 2022, les offres d’emploi dans le secteur aussi. Et cela continue d’être le cas en ce début d’année, avec le redémarrage de plusieurs projets. «Nous remarquons un fort retour des différents métiers liés à l’hospitalité, notamment dans les hôtels où il y a plein de projets qui redémarrent. L'année 2023 confirme le retour à une forme de normalité», précise notre expert.
Néanmoins, les offres d’emploi restent timides dans certains secteurs, reflétant la stagnation ou la baisse de leur activité. C'est le cas du secteur textile, qui a pourtant longtemps été porteur de l’économie nationale.
«Il y a des secteurs qui recrutent moins depuis quelques années et ça n’a pas tendance à s’arranger, notamment le secteur textile, où on ne voit plus l’euphorie qu’il y avait il y a une dizaine d'années. Les entreprises du secteur repartent doucement en ce début d’année pour regagner des parts de marché», souligne Montant.