L’UMT (Union générale des travailleurs du Maroc) repart sur le champ de bataille. C’est du moins ce qu’annonce Les Ecos Inspirations, dans son édition de ce mardi 24 février. En effet, la Fédération nationale des travailleurs de l’énergie (FNTE) affiliée à l’UMT, annonce un nouveau mouvement de grève, le 11 mars prochain, à la direction régionale de l’office pour le Grand Casablanca. Une annonce, «qui coïncide avec l’ouverture des plis de l’appel d’offres de l’ONEE pour la sélection d’un cabinet en vue de la réalisation d’une mission d’évaluation de l’opération de cession des actifs de l’office dans la région, dans le cadre d’un transfert des services à la Wilaya du Grand Casablanca», explique le quotidien. Plus simplement, l’ONEE a décidé de cesser ses activités de distribution d’électricité, d’eau potable et d’assainissement dans la région afin de les transférer à la préfecture du Grand Casablanca.
Pour rappel, ce retrait de l’ONEE s’inscrit dans le cadre du contrat-programme signé entre l’Etat et l’office en juin 2014. Et si pour l’instant cette cession des actifs n’en est encore qu’au stade de l’évaluation, la commission mixte wilaya-ONEE, censée plancher sur le sujet, est d’ores et déjà boycottée par le FNTE, le processus étant vivement critiqué par les syndicalistes. Ainsi, après les grèves «préventives» du 23 octobre et du 20 novembre, le principal syndicat de l’ONEE prévoit une nouvelle journée de grève qui aura lieu le 11 mars. Un mouvement de protestation «où l’ensemble des employés de la direction régionale de Casablanca (Casa, Mohammedia, Benslimane, El Jadida et Safi) prendront part», selon Mohamed Zerouali, secrétaire général de la FNTE. Leur mot d’ordre? Défendre le caractère public de l’office, ses biens et ses services, censés fournir un service social.
Parmi les revendications du syndicat: être associé à cette phase de transition, qui ne se fera pas sans impact sur la production, le transport et la distribution. En effet, en cas d’une cession des activités de l’ONEE au sein du Grand Casablanca, la Lydec pourrait reprendre les zones qui ne seraient dons plus couvertes, notamment Bouskoura, Médiouna, Tit Melil, Sidi Maârouf, Nouaceur, Dar Bouâzza et Lissassfa, en plus de Chellalat, Sidi Moussa Ben Ali à Mohammedia ainsi qu’une zone au niveau de la province de Benslimane.
Le FNTE fustige, l’ONEE rassure
Par ailleurs, l’ONEE pourrait bien continuer à perdre du terrain. En effet, Les Ecos rappellent que le même processus pourrait concerner la wilaya d’Agadir. Ce n’est pas tout, d’autres services ont également été délégués au secteur privé, notamment à Azilal où la «branche eau» a été déléguée à un service externe.
De quoi attiser la colère du FNTE, qui fustige un démantèlement d’un secteur aussi stratégique pour le pays au profit du privé, sans véritablement avoir évalué l’impact d’une telle décision ou s’être inspiré d’expériences similaires à l’étranger, particulièrement à Grenoble, où ce processus n’a pas fonctionné. De plus, la FNTE critique ce fameux contrat-programme, qui mettrait en danger le droit, les acquis et la stabilité sociale des employés du secteur.
Face à cette vive réaction, l’ONEE se veut bien sur rassurante. L’office préfère quant à lui parler de restructuration et d’optimisation des investissements publics, le tout «dans le respect des dispositions légales, en prenant en compte de l’intérêt des collectivités territoriales et l’impact financier sur l’ONEE ». Le but étant de trouver un consensus avec toutes les parties et de déterminer le «juste prix». Un budget de 2,4 MDH a été mobilisé afin de financer l’évaluation de cette cession des actifs. En attendant, le bras de fer risque d’être électrique!