«Coup de théâtre sur Samir: le procureur récuse le premier jugement». Ainsi titre L’Economiste, dans son édition du 19 mai, un papier sur l’affaire qui tient en haleine les milieux économiques depuis bientôt un an. Le quotidien rend compte de l’audience décisive qu’a abritée la Cour d’appel de commerce de Casablanca, mercredi 18 mars. Et c’est la dernière audience avant le prononcé du verdict du 1er juin.
Déclarée en liquidation judiciaire, en mars 2016, la Société anonyme marocaine de l’industrie de raffinage (Samir) a fait appel. Son objectif est d’obtenir un redressement judiciaire. Le dossier est compliqué dans la mesure où il s’agit du plus gros dossier de faillite jamais traité au Maroc: 45 milliards de dirhams de dettes, voire plus.
Normalement, dans les tribunaux de commerce, de telles procédures se déroulent seulement par écrit. Mais là, les avocats de la défense ont profité des échos médiatiques de cette affaire pour faire de longues plaidoiries. L’un d’entre eux a d’ailleurs de nouveau exhibé un engagement de l’actionnaire principal, Mohammed Hussein Al-Amoudi, pour le versement de 670 millions de dollars sur le compte courant du raffineur. L’Economiste omet néanmoins de rappeler que ce montant correspond à la quote-part d’Al-Amoudi dans l’augmentation de capital qu’il devait honorer en novembre dernier. Opération qui n’a jamais eu lieu…
«Le ralliement du ministère public à la thèse de La Samir étonne», souligne néanmoins le quotidien. Il explique que le procureur rejoint ainsi les ayants droit se trouvant par nature du côté de la poursuite des activités: les salariés qui ont tout perdu et certains créanciers, notamment, qui ont peu de chances d’être servis par une liquidation.