Quelle est la perception qu’ont du Maroc les citoyens du G-8, des pays émergents et des marocains sur la réputation du Royaume ? La réponse à cette question donne une idée sur le positionnement stratégique du pays. La question de réputation est aujourd’hui fondamentale dans un environnement mondial marqué par l’intensification de la concurrence et la conquête de nouveaux marchés dans le cadre de stratégies de développement à l’international.
Face à l’étroitesse de leur marché, les entreprises marocaines se sont engagées dans des processus de développement à l’international, particulièrement en Afrique, et les autorités mettent les bouchées doubles pour faire du Royaume un hub financier et industriel pour le continent et plus particulièrement pour la région Afrique du nord, de l’ouest et centrale. Autant d’initiatives qui nécessitent d’accroître son influence politique et culturelle au delà des frontières, tout en améliorant son attractivité pour attirer davantage d’investissements directs étrangers.
Seulement, pour y arriver, le pays a besoin d’avoir une bonne réputation, un bon label, de bonnes marques, en clair, un capital immatériel à même d’asseoir sa réputation au niveau local, mais aussi et surtout à l’international.
Une réputation trop moyenneC’est dans ce cadre que s’inscrit l’étude réalisée par l’Institut royal des études stratégiques (IRES) sur le label Maroc et intitulée : «Quels leviers pour édifier une stratégie de marque Maroc ?».
Cette étude, faisant partie du travail de l’IRES sur le capital immatériel, combinée à une autre portant sur la réputation du Maroc auprès des pays du G-8, de 10 autres pays industrialisés ou émergents et de certains pays en développement, ainsi que sur la réputation interne du Royaume, réalisée en partenariat avec «Reputation Institute», un cabinet de consulting, offre aujourd’hui une idée sur le label Maroc.
Selon les résultats de cette étude, par rapport aux citoyens des pays du G-8, qui représentent des marchés importants pour les exportations de biens et services du Maroc, la réputation du royaume est qualifiée de moyenne. En effet, selon l’indicateur ReptraK Pulse, le pays obtient la note 53,7 points sur 100. Avec cette note, «Le Maroc est au même niveau de réputation que celle de l’Inde, du Chili, des Philippines et de la Malaisie et dépasse celle de l’Afrique du Sud et de la Turquie», selon l’IRES. Cette note qui place le royaume dans une meilleure position que nombre de pays arabes et émergents est le reflet de la «qualité de vie» et de la «qualité institutionnelle» du pays.
Population sympathique et sécurité comme forcesAu niveau des pays du G-8, la réputation du royaume est tirée par les attributs suivants : population aimable et sympathique, environnement naturel, sécurité et style de vie. Toutefois, les insuffisances du label Maroc auprès de ces pays sont nombreuses et sont liées aux volets suivants : technologie/innovation, système éducatif, marques et entreprises reconnues, environnement économique, éducation de la population et contribution à la culture globale.
Ainsi, si globalement le Maroc est mieux perçu que l’Afrique du Sud et la Turquie au niveau des pays du G-8, il n’en demeure pas moins que, par rapport au premier, le royaume est moins noté en ce qui concerne l’environnement naturel et la culture, et par rapport au second, il bénéficie d’une perception moins favorable au niveau du volet éducation.
En gros, «le Maroc est perçu par les pays du G-8 comme un beau pays à visiter ou pour y assister à des évènements. Toutefois, la même volonté ne se reflète pas lorsqu’il s’agit d’acheter des produits et services au Maroc, d’y investir, de vivre ou d’étudier dans le Royaume», lit-on dans l’étude de l’IRES.
En ce qui concerne la perception qu’ont les Marocains de leur propre pays (réputation interne), celle-ci est plus positive que la réputation externe, avec une note de 69,4 points. Sécurité, population aimable et sympathique, respect international, contribution à la culture globale, environnement naturel et population éduquée et de confiance figurent parmi les bonnes perceptions qu’ont les marocains de l’image de leur pays. Et parmi les faiblesses, ils citent la technologie et l’innovation, le système éducatif, l’usage efficace des ressources publiques, les marques et les entreprises reconnues et l’éthique et la transparence.