Depuis le déclenchement de la crise sanitaire, le Maroc a montré son efficacité en matière de gestion du Covid-19 en prenant des mesures saluées de part et d’autre du monde. Une efficacité qui faire dire à Marie Alexandra Veilleux-Laborie, directrice de la BERD au Maroc, que le royaume a les fondamentaux pour faire face à la crise.
En effet, dans une interview accordée au journal Les Inspirations Eco, en kiosque ce vendredi, la directrice de la BERD au Maroc détaille notamment comment l’institution qu’elle dirige entend accompagner le royaume dans la période post-Covid. Rappelant que la BERD a été l’une des premières institutions financières de développement à lancer son programme de réponse dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, elle ajoute que la première transaction a été signée la semaine dernière avec le groupe Bank Of Africa (BMCE).
«Notre conseil d’administration a approuvé une deuxième phase plus complète de notre enveloppe de solidarité qui propose des solutions de financement pour atténuer l’impact de la crise, mais également pour préparer la sortie de crise, une fois la gestion urgente de la crise passée», précise-t-elle. «Nous sommes en contact avec tous les partenaires potentiels pour pouvoir répondre au mieux à la crise actuelle, mais aussi pour préparer la sortie de crise. Au Maroc, cela se traduit par exemple par un soutien au nouveau plan Génération Green à travers le financement de projets qui s’inscrivent dans des politiques publiques de long terme», explique Marie Alexandra Veilleux-Laborie.
Elle estime, sur le plan bancaire, que les autorités ont mis en place un plan d’action efficace pour atténuer les effets de la crise économique et que tous les partenaires ont été mobilisés, notamment Bank Al-Maghrib et le ministère des Finances, qui ont annoncé des mesures très fortes pour soutenir l’économie réelle.
La BERD va-t-elle revoir ses programmes après la pandémie ? «Notre préoccupation est de répondre immédiatement aux besoins accrus en financement du pays et du secteur privé et de préparer la sortie de crise. Ce sont nos deux priorités aujourd’hui pour le Maroc. Nous allons continuer à travailler sur ces priorités, à soutenir nos partenaires du secteur privé et du secteur public pour faire face à la crise le mieux possible», répond-t-elle. «Il s’avère très difficile de donner des conseils aujourd’hui. Personne n’a de boule de cristal, d’autant plus que la violence et la soudaineté de cette crise, d’abord sanitaire puis économique et sociale, est inédite.
Chaque pays va décider à sa manière de relancer l’économie après la gestion de la crise. Mais je pense qu’il sera nécessaire de coordonner les politiques publiques à l’international, compte tenu de la dépendance du Maroc à ses principaux partenaires européens», ajoute-t-elle. La directrice de la BERD au Maroc estime aussi que la crise économique sera probablement très intense avec un secteur privé qui souffre énormément, notamment les toutes petites et moyennes entreprises qui représentent le tissu économique majeur au Maroc.