Dans sa livraison du jour, Aujourd’hui Le Maroc s’intéresse à la réforme des Établissements et Entreprises publics. Le journal revient, en effet, sur un récent webinaire organisé sous le thème «La réforme des entreprises et établissements publics et l’Etat providence» par l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE), en partenariat avec le Policy Center for the New South (PCNS) et l’Ecole nationale supérieure de l’administration (ENSA), et indique que ce qui ressort de cette rencontre est que la crise sanitaire devrait modifier profondément les rôles de l’État, dont ceux de protecteur, de stratège/développeur et de régulateur de l’activité économique devraient se renforcer.
«Nous sommes en train d’assister à un retour en force de l’Etat providence et l’Etat stratège à travers la mise en place l’année dernière du plan d’urgence pour juguler les effets à court terme de la crise et surtout les plans de relance, dont l’objectif est d’agir concomitamment sur l’offre, mais également sur la demande», a souligné Tarik El Malki, directeur de l’ISCAE-Rabat, lors de son intervention.
Pour sa part, Otaviano Canuto, Senior Fellow au sein de PCNS, a fait remarquer que des mesures avaient été prises pour faire face à la baisse des recettes fiscales et l’augmentation des dépenses sociales afin d’éviter une destruction généralisée des capacités de production et de subsistance des populations pendant la pandémie. Il a aussi précisé que la réduction des dépenses sera très coûteuse avec des inégalités très élevées des revenus, et a rappelé que la crise a entraîné une augmentation de la dette publique, même pour les pays ayant une meilleure cote de risques. Pour lui, il y a la nécessité d’une coordination de politique entre les pays dans les différents domaines afin de pouvoir faire face à de futures crises, dont celles liées au changement climatique, à la cybersécurité, au terrorisme et aux flux migratoires.
Aujourd’hui Le Maroc souligne aussi que Rémy Trudel, ex-ministre de la Santé et des services sociaux au Québec, a appelé dans ce contexte de pandémie à tirer les leçons et les pistes de sortie des crises à venir. Pour lui, il est nécessaire de réinscrire la dimension sociale dans les politiques publiques.
De son côté, Karim Aarab, enseignant-chercheur à l’ISCAE-Rabat, a fait observer que l’année 2020 avait connu le lancement de la réforme du secteur public pour corriger les dysfonctionnements structurels des établissements et des entreprises publics (EEP). Pour lui, il est impératif d’appliquer les règles de bonne gouvernance dans le cadre de cette réforme. «Le portefeuille public se compose de 225 établissements publics et de 43 sociétés anonymes à participation directe du trésor. Ces EEP détiennent 492 filiales ou participations, dont 54% sont détenues majoritairement», a-t-il conclu.