Quid de son utilisation au Maroc ? «Il y a, pour schématiser, deux niveaux d’utilisation de l’intelligence artificielle au Maroc», explique, dans les colonnes de La Vie Éco, Mehdi El Jair, directeur technique régional pour l’industrie des services financiers de Huawei Afrique du Nord. D’un côté, il y a l’intelligence industrielle, utilisée dans la relation avec les clients. De l’autre, une intelligence intervenant au niveau des infrastructures des institutions bancaires.
Si plusieurs institutions financières du Royaume ont franchi le pas de recourir à l’intelligence artificielle, force est de constater qu’elles «sont encore loin d’en exploiter l’immense potentiel», précise l’hebdomadaire. Même son de cloche chez Ziad Baddou, expert au cabinet de conseil international Ailancy : «l’utilisation de l’IA aujourd’hui par les banques au Maroc est encore à un stade préliminaire par rapport au champ des possibles».
Cette utilisation se limite pour l’expert à des projets de RPA (Robotic Process Automation) pour automatiser des process chronophages, à l’instar des traitements back-office en général. «La RPA pour automatiser les process, les chatbots ou encore la mise en place de système de contrôle, pour détecter les fraudes notamment, sont de plus en plus déployés au sein des banques de la place», explique Ziad Baddou.
Les banques marocaines gagneraient pourtant à recourir davantage à l’IA, «tant elle offre d’innombrables opportunités, en particulier sur les processus métiers, qui portent sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la banque», souligne l’hebdomadaire. Si des initiatives «éparpillées» existent, l’expert regrette «qu’il n’y ait pas véritablement d’approche globale IA qui permette de planifier et intégrer cette technologie sur l’ensemble des métiers».