Programmes publics: la formation et l'insertion professionnelle en tête des revendications des jeunes

Les locaux du Conseil économique, social et environnemental (CESE), à Rabat. 

Les locaux du Conseil économique, social et environnemental (CESE), à Rabat.  . DR

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE), vient de dévoiler les résultats d’un sondage réalisé dans le cadre de l’élaboration d’un avis sur les programmes publics destinés aux jeunes durant la période 2016-2021. Les résultats.

Le 22/08/2022 à 13h08

Entre insuffisance de communication et manque d’implication dans l’élaboration, les jeunes Marocains ignorent presque tout des programmes publics qui leur sont destinés. C’est ce que vient de révéler le dernier sondage lancé par le CESE à travers sa plateforme interactive «ouchariko.ma».

Intelaka s’est révélé être le programme des jeunes le plus connu parmi les participants à la consultation (71,52%). La phase III de l’INDH occupe la deuxième place (43,28%), tandis que les programmes d’insertion des jeunes sur le marché du travail (IDMAJ, TAHFIZ, TAEHIL) semblent relativement peu connus du public (entre 15,97% et 25,69%). En outre, 20% seulement des répondants ont évoqué d’autres programmes, tels que Forsa et Awrach.

L’insuffisance des efforts de communication et de sensibilisation autour des programmes publics destinés aux jeunes est confirmée par les résultats du sondage qui montrent que plus des trois quarts des participants sont peu ou pas informés sur ces programmes et sur leurs résultats, tandis qu’environ 4% seulement s'estiment être bien informés. 71.57% d’entre eux déclarent n’avoir jamais participé à un programme ciblant les jeunes.

Cette insuffisance en matière de communication se traduit par une opinion mitigée concernant la performance de ces programmes. Ainsi, près de la moitié des sondés (49,11%) considère les programmes destinés aux jeunes comme non performants, alors que ces programmes demeurent moyennement performants pour 44,05% des participants, et performants pour seulement 6.84% d'entre les sondés. 

Pour ce qui est des besoins des jeunes, le sondage confirme la primauté des questions de la formation (80,78%) et de l’insertion dans le marché du travail (76,62%), lesquelles doivent être adressées, selon les participants, en priorité par les programmes publics. Il n’en demeure pas moins que les thèmes de la culture (50%), du sport et des loisirs (48,37%) et de la santé (45,37%) occupent aussi une importance primordiale que ces programmes doivent davantage considérer. 

Par ailleurs, pour 12,73% des participants, les programmes destinés aux jeunes devraient s’atteler à des thématiques cruciales telles que l’environnement, la recherche scientifique, la citoyenneté, l’éducation financière et l’économie sociale et solidaire.

Les participants au sondage du CESE aspirent en premier lieu à une meilleure participation des jeunes à l’élaboration des programmes, suivie de l’amélioration de l’ensemble de l’écosystème (64,35%) et de la proximité dans l’accompagnement des jeunes (63,42%). La communication autour de l’offre des programmes ainsi que leurs résultats est réclamée respectivement par 57,17% et 58,6% des sondés. 

Une meilleure cohérence et visibilité des interventions publiques en faveur des jeunes suppose selon les sondés une plus grande complémentarité et cohérence entre les programmes (51,15%) ainsi qu’une évaluation à laquelle doivent participer les jeunes (57,17%). Enfin, selon 8% des sondés, une bonne implémentation desdits programmes passe par une gestion plus transparente, une bonne gouvernance, l’implication de la société civile et la promotion de «success stories».

Par Safae Hadri
Le 22/08/2022 à 13h08