Prix du blé: Les revenus des agriculteurs menacés

Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque 360. Au moment où le prix de référence du quintal de blé a été fixé par le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime à 270 DH, un groupe de minoteries impose un prix de 200 DH. Cela crée d’énormes problèmes pour les agriculteurs qui veulent écouler leur récolte sur le marché.

Le 02/06/2015 à 04h52

La spéculation fait encore des siennes. Des agriculteurs ont ainsi indiqué que le prix pratiqué par les minoteries oscille entre 200 et 220 DH. Assabah, dans sa Une du 2 juin courant, précise que la majorité des agriculteurs sera obligée de vendre sa récolte pour payer ses dettes, alors que les minoteries disposent d’un stock confortable.

Un fermier assure ainsi au quotidien que le prix pratiqué ne correspond pas même au prix de revient et que la production doit dépasser les 40 quintaux par hectare pour pouvoir couvrir les dépenses et dégager une marge de bénéfice pour l’agriculteur. Or, en moyenne, le rendement à l’hectare est de 20 quintaux. Les agriculteurs modernes ont aussi attiré l’attention sur le fait que leur situation est plus enviable que celle des petits agriculteurs qui, dans le meilleur des cas, vendront leurs récoltes à un prix ne dépassant pas 200 DH. Le journal rappelle, en passant, qu’il a été l’un des premiers à tirer la sonnette d’alarme après l’intensification de l’importation du blé.

Intermédiaires cupidesFace à cette situation, les agriculteurs demandent à l’Etat d’intervenir et d’effectuer des contrôles pour imposer le prix de référence et lutter contre la spéculation. De son côté, le ministère de tutelle a mis en exergue le fait que le prix fixé reste une référence sur laquelle il ne peut agir en ceci qu’il ne prodigue aucune subvention. Le ministère a expliqué les prix pratiqués actuellement par l’abondance de l’offre et l’intervention de plusieurs intermédiaires.

Des sources ont indiqué à Assabah que les agriculteurs gagneraient à attendre que l’offre et la demande s’équilibrent. Si la situation perdure, l’Etat maintiendra les taxes sur les importations de blé jusqu’à écoulement de la production locale et lancera des appels d’offre pour acheter le blé à un prix raisonnable.

Les prix actuellement pratiqués sont motivés essentiellement par le gain facile et la spéculation pour tirer les prix vers le bas. Pour protéger les petits agriculteurs, toujours en quête de liquidités, l’Etat ne devrait-il pas acheter leurs récoltes, du moins en grande partie?

Par Amine Haddadi
Le 02/06/2015 à 04h52