Le représentant d’Elon Musk a tenté de convaincre la juge en charge du dossier, Kathaleen McCormick, de contraindre Twitter à partager bien plus de données sur ses utilisateurs afin de vérifier que le réseau social ne mentait pas sur les faux comptes présents parmi ses abonnés.
Mais le milliardaire ne les veut que pour les arranger à sa sauce et surtout, aurait dû les demander avant d'accepter de racheter l'entreprise, a rétorqué l'avocat de la plateforme, Bradley Wilson.
Les deux parties étaient convoquées pour discuter des informations à partager avant le procès prévu en octobre.
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L'équipe d’Elon Musk demande à avoir un accès plus large à la méthode et aux données utilisées par Twitter pour calculer la proportion de faux comptes et spams, estimée à moins de 5% par la plateforme, à bien plus par l'entrepreneur.
Mais cette demande n'est pas «pertinente», a rétorqué l'avocat de Twitter, car la plateforme a toujours, dans les documents officiels, présenté ce chiffre comme «une estimation».
Et la dernière en date a été publiée en février, «avant que M. Musk contacte Twitter pour une acquisition potentielle».
Même si Twitter accédait à toutes les requêtes d’Elon. Musk, cela représenterait «des milliards de milliards de données», a souligné Bradley Wilson. Et cela pourrait contrevenir aux règles de la plateforme, voire à certaines lois, concernant la protection des données privées.
«A cause des bonus»La plateforme pourrait éventuellement partager avec Elon Musk -et non avec le grand public- des données limitées portant sur 9.000 comptes et un trimestre, a-t-il concédé. Mais l'équipe d’Elon Musk veut probablement surtout pouvoir «faire son propre comptage et voir s'ils peuvent parvenir à un chiffre différent».
L'équipe d’Elon Musk n'est toutefois pas la seule à vouloir des éclaircissements sur le sujet: selon un document rendu public mercredi, l'Autorité américaine de régulation des marchés (SEC) a aussi demandé, mi-juin, à Twitter de lui fournir des précisions sur sa méthode d'identification des faux comptes et autres spams.
L'avocat d’Elon Musk, Alex Spiro, a par ailleurs accusé la plateforme de publiquement mettre en avant dans ses résultats financiers le nombre d'utilisateurs actifs quotidiens dits «monétisables» plutôt que d'autres critères montrant une stagnation, voire un repli, de son activité.
Mais Twitter a toujours indiqué dans ses résultats financiers qu'il prenait en compte d'autres critères pour évaluer sa performance, même si le groupe ne les détaille pas forcément, a répondu l'avocat du réseau social.
«Ils ont une incitation économique à tromper» les investisseurs, a insisté Alex Spiro avant de mentionner la plainte d'un lanceur d'alerte, ancien chef de la sécurité de la plateforme, envoyée aux autorités américaines début juillet et rendue publique mardi.
«Comme le dit (Peiter) Zatko, la direction n'avait aucune envie de mesurer correctement la prévalence des bots (comptes gérés par un logiciel et non un humain, Ndlr) à cause des groupes d'actionnaires, à cause des bonus», a-t-il avancé.
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Son équipe a demandé à faire témoigner le lanceur d'alerte mais Twitter, qui l'a licencié en janvier, a refusé en arguant que ce n'était «pas pertinent», a déploré l'avocat.
Une commission du Sénat a en revanche jugé important d'entendre cet ancien hacker aussi connu sous le nom de «Mudge», convoqué pour une audition le 13 septembre.
Les accusations du lanceur d'alerte ont aussi été mentionnées lors d'une réunion de la direction de Twitter avec les employés mercredi, le patron de l'entreprise déplorant la «vision erronée» présentée par Peiter Zatko, selon des médias américains. La juge n'a pas indiqué quand elle rendrait sa décision.