Normalisation: les certificateurs montent au créneau contre l'Imanor

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L'Association des certificateurs du Maroc dénonce un projet mené par l'Institut marocain de normalisation (Imanor) qui consiste en la mise en place d'une nouvelle norme simplifiée pour les PME et TPE marocaines.

Le 29/07/2016 à 10h33

L’Association des certificateurs du Maroc (ACM) monte au créneau pour dénoncer un projet initié par l’Institut marocain de normalisation (IMANOR) et qui consiste en la conception d’une nouvelle norme dédiée spécifiquement aux PME et TPE. En principe, cette norme est appelée à remplacer, dès la fin de l’année en cours, les normes internationales ISO9001, ISO14001, ISO26000 et OHSAS.

Cette nouvelle norme a été annoncée dans une interview accordée il y a quelques jours par le DG d’Imanor à un quotidien de la place.

L’ACM exprime aujourd’hui «son étonnement» face à ce projet qui, selon elle, risque de ternir l’image du Maroc en adoptant une «norme light» qui mettrait les PME et TPE de facto en retrait par rapport aux autres entreprises bénéficiant des normes internationales.

Le champ large que couvre la nouvelle norme (Qualité, environnement, santé et sécurité au travail…) est également pointé du doigt. En fait, les certificateurs craignent que cette nouvelle norme soit bâclée puisqu’elle sera élaborée en quelques mois seulement alors qu’une norme internationale, couvrant un seul domaine, nécessite généralement des années de travail.

Il faut dire aussi que la position exprimée aujourd’hui par l’ACM pourrait surtout se justifier par sa non-implication dans ce projet. En effet, et c’est aussi un des arguments présentés aujourd’hui pour justifier les limites de ce projet, l’ACM rapporte qu’elle n’a pas été consultée dans le cadre du travail mené par l’Imanor. En principe, un conseil supérieur réunissant l’association et l’Imanor est prévu par la loi, mais il n’a plus tenu de réunion depuis trois ans.

C’est dire que des tensions risquent d’apparaître durant les prochains mois entre l’association des certificateurs et l’Imanor, surtout que dans un communiqué publié aujourd’hui, l’ACM n’a pas hésité à parler de «mauvaise appréciation des décideurs de l’Imanor», un tacle direct à l’institut dirigé par Abderrahim Taïbi.

Par Younès Tantaoui
Le 29/07/2016 à 10h33