Le secteur privé doit faire preuve davantage de civisme fiscal. C’est ce que préconise Mohamed Boussaid, ministre de l’Économie et des finances pour renflouer les caisses de l’État. À l’occasion de la 11e édition du colloque international des finances publiques, organisé du 15 au 16 septembre dernier, sous le thème: «Finances publiques et souveraineté des États», le ministre de tutelle a présenté sa feuille de route pour améliorer la situation des finances publiques.
Malgré son absence à cet événement qui rassemble chaque année le gotha financier du pays, Mohamed Boussaid a envoyé une allocation qui a été lue par Noureddine Bensouda, trésorier général du royaume. Dans ce texte, le ministre des Finances, demande instamment aux entreprises du privé de payer leurs impôts, soulignant qu’un budget de l’État déséquilibré et un niveau d’endettement public élevé se répercutent tôt ou tard sur la qualité des infrastructures et des services publics, sur les délais de paiement et se traduisent, in fine, par l’augmentation des taux d’imposition ou par la création de nouveaux impôts et taxes. C’est ce que rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce lundi 18 décembre.
Les dons du Golfe, c'est fini
D’après le journal, Boussaid a déclaré que le budget de l’État devait aussi être moins dépendant des recettes à caractère exceptionnel, tels les dons des pays du Golfe, les fonds de concours et la privatisation. Le ministre de tutelle a également souligné que l’État devait procéder à l’évaluation des politiques publiques et inscrire les finances publiques dans une vision à long terme, loin des contingences de court terme liées à la conjoncture économique et financière.
Akhbar Al Yaoum rapporte également que Boussaid estime, par ailleurs, que l'équilibre des finances de l'État ne doit plus être du seul ressort du ministère des Finances. Ainsi, l’ensemble des départements ministériels, les entreprises et les établissements publics dont ils assurent la tutelle doivent participer à assurer la viabilité des finances publiques. Mohamed Boussaid a rappelé qu'à ce titre, la Constitution se montrait explicite, puisqu’elle responsabilise le Parlement et le gouvernement sur la nécessité de veiller à la préservation de l’équilibre des finances de l’État.
Tirer les leçons du passé
Le ministre n’a pas omis de souligner dans ce cadre que la crise économique et financière de 2008 était la preuve irréfutable que seul l’État est capable de juguler les effets de la crise, malgré le lourd tribut payé en termes de déficit budgétaire et d’endettement. Il importait donc de rappeler qu’au Maroc, d’importantes mesures ont été prises pour faire face au dérapage constaté au niveau des finances de l’État, suite à l’impact de la crise financière de 2008 et à la hausse du prix du pétrole. Il s’agit, notamment, de l’adoption d’une nouvelle loi organique relative à la Loi de finances devant mieux encadrer les finances de l’État.