Le froid qui s'est installé entre Miriem Bensalah, patronne des patrons marocains, et Moulay Hafid Elalmay, ministre de l'Industrie et du commerce, s'est dissipé le week-end dernier. Dans son édition du mardi 22 avril, Al Massae rapporte que les deux parties se sont réconciliées chez le diplomate Moulay Driss Alaoui. Ils étaient tous les deux conviés à un dîner d'affaires auquel ont assisté les membres de la délégation officielle qui a accompagné le roi Mohammed VI lors de sa dernière tournée africaine et qui est chargée de suivre l'avancement des projets lancés par le roi en terre d'Afrique.
Al Massae souligne que le dîner offert en l'honneur des membres de la délégation a été une occasion pour le ministre et la présidente de la confédération patronale de tourner la page de leur mésentente. Ils se sont serré la main de la manière la plus spontanée devant les personnalités qui ont pris part à cette réunion, à savoir Houcine El Ouardi, ministre de la Santé, Lahcen Haddad, ministre du Tourisme, Mohamed Bousaid, ministre de l'Economie et des finances et le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar. Bensalah et Elalamy avaient résisté auparavant aux bons offices de leur entourage, précise le journal.
Benkirane "lâche" Amal entreprises
Si le ciel des relations entre le patronat et le ministère de tutelle s'est dégagé, un gros nuage est venu cependant assombrir celui des relations entre le chef du gouvernement et Amal entreprises, qualifié d'être le bras entrepreneurial du PJD. Selon Annass, cette instance reproche à Abdelilah Benkirane d'avoir cédé aux pressions de la CGEM en refusant de parrainer les assises économiques qu'elle compte organiser, début mai à Marrakech, et auxquelles doivent prendre part 1.500 participants dont six ministres turcs. Le seul soutien financier qu'aurait décroché Amal entreprises pour l'organisation de son événement est l'offre gracieuse de l'homme d'affaire Miloud Chaâbi qui a mis à sa disposition son hôtel à Marrakech pour y loger ses invités.
Rappelons qu'un différend avait opposé Meriem Bensalah et sa confédération à Abdelilah Benkirane et Amal entreprises au mois de juin 2013, date de la visite officielle du premier ministre turc Recep Tayyep Erdogan au Maroc en compagnie d'une importante délégation d'hommes d'affaires turcs. La CGEM, qui devait être partie prenante aux rencontres économiques maroco-turques, les avait boycottées parce qu'elle a jugé avoir été écartée par Amal Job et, par conséquent, par le chef du gouvernement, de la préparation de l'événement.