Médicaments: l'échec d'une politique

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Revue de presseKiosque360. En matière de médicaments, les ruptures de stock deviennent récurrentes. En cause, la faiblesse des prix, l’érosion des marges et l’étroitesse du marché. Les industriels veulent l’augmentation des prix de 2.000 références.

Le 29/05/2019 à 22h03

Dans son édition du jour, L’Economiste constate que les ruptures de stock de médicaments deviennent récurrentes. Pire, selon le journal, «les pharmaciens d’officine eux-mêmes ne sont pas au courant de la rupture de stock de certains médicaments et ne sont pas informés de la date de leur disponibilité. Les grossistes non plus». Aujourd’hui, le quotidien avance que des patients soupçonnent leur pharmacien de refus de vente.

L’Economiste avance que le marché marocain du médicament n'est pas attractif pour les laboratoires, et ce pour plusieurs raisons. Le marché est, notamment, très petit par rapport à l’Algérie, la Tunisie ou encore le Moyen-Orient et fortement marqué par l’érosion des prix. Dans le royaume, la consommation de médicaments atteint quelque 12 milliards de dirhams par an, soit près de 450 dirhams par personne. Ce n’est même pas la moitié des dépenses en soins des Algériens. La raison: «l’absence d’une couverture médicale universelle et surtout les particularités de l’accès aux soins du fait qu’il fait supporter les frais avant de se faire rembourser. Ce qui est rédhibitoire pour bon nombre de personnes».

L’Economiste évoque aussi les niveaux de prix pratiqués au Maroc. La réduction des prix poussent de nombreux laboratoires à se retirer du Maroc. Aujourd’hui, «le gouvernement ne veut plus entendre parler de réajustement vers le haut», même s’il avait convenu avec les laboratoires de revoir le prix de certains produits. Et pour cause. Le prix de vente de 2.000 médicaments est trop bas par rapport à d’autres pays comparables. La conséquence, selon le quotidien, est que certains médicaments, qualifiés parfois de «sociaux» en raison de leur faible prix, disparaissent régulièrement des rayons des pharmacies en raison de leur marge peu attractive.

Autre raison invoquée par le journal: la fiscalité des médicaments. «A l’inverse de l’ensemble des pays voisins où ces produits sont hors champ, la TVA est de 7% au Maroc. L’idée, aujourd’hui, est de supprimer ce taux pour le relever à 10%. Ce qui se traduirait, in fine, par une hausse des prix.

Par Rachid Al Arbi
Le 29/05/2019 à 22h03