A quelques heures de l'arrivée du prince Tamim Ben Hamad Al Thani du Qatar, au Maroc, le suspense bat son plein quant au contenu de l'accord qui sera signé entre les deux pays à l'issue de cette visite de deux jours. Selon plusieurs observateurs économiques, l'aide du Qatar devrait s'élever à 1 milliard de dollars conformément à l'accord du Maroc avec le Conseil de coopération du Golfe (CCG). Mais, au-delà de l'aide financière, cette visite vient conforter une coopération bilatérale déjà bien ancrée entre le Maroc et le Qatar.
Les échanges commerciaux entre les deux pays ont ainsi connu une évolution considérable de plus de 144% en 2012, passant de 517 millions de dirhams (MDH) en 2010 à 1,26 milliard de dirhams (MMDH), une progression alimentée principalement par la hausse des importations qataries. Il faut dire que le Maroc est une terre d'investissement de plus en plus intéressante pour le Qatar. Alors que les marchés habituels, tels que l'Egypte ou la Tunisie, sont encore instables politiquement, la stratégie de développement du Maroc offre d'excellentes opportunités pour le Qatar. C'est d'ailleurs pour cela que "l'on ne parle plus de dons, mais d'investissements", souligne un observateur économique de la place. "Les pays du Golfe suivent un système financier basé sur la charia, ce qui implique que tout bénéfice doit être investi à son tour", nous explique-t-on.
"Le Qatar a une importante capacité d'investissement direct et beaucoup de moyens financiers qui dépassent les capacités du territoire; c'est pourquoi il investit dans de très nombreux pays, notamment en France et en Angleterre. Mais aujourd'hui, il cherche à se rapprocher", commente Hakim Marrakchi de la Commission Coordination des Comités d'Affaires à la CGEM. Le Maroc est donc un bon relais d'investissements, de par sa proximité avec l'Europe et ses liens historiques avec les pays du Golfe. Le Maroc, de son côté, développe de plus en plus sa diplomatie économique, encourageant l'entrée de nouveaux acteurs afin de contribuer aux financements de projets majeurs, comme ce fut d'ailleurs le cas pour le TGV. La visite du prince Tamim Ben Hamad Al Thani, s'inscrit donc clairement dans cette ligne de conduite, menée par le souverain lorsqu'il entreprit une tournée arabe dans plusieurs pays du Golfe en 2012.