Le détroit de Gibraltar, à la fois frontière et point de connexion entre l’Europe et le nord de l’Afrique, ne semble plus avoir la même attractivité pour les compagnies maritimes, avance L’Economiste dans son édition du 1er septembre. Le quotidien explique qu’à l’exception de la compagnie Africa Morocco Link (AML), lancée par le groupe FinanceCom en partenariat avec le groupe grec Altica, aucune autre compagnie ne s’est lancée dans la création de nouvelles lignes entre Tanger Med et Algésiras. La création d’AML entrait dans la logique du renforcement du pavillon national, qui n’était représenté auparavant que par la société Inter Shipping.
Du côté espagnol, les compagnies ont préféré diversifier leur offre en lançant de nouvelles routes. La dernière en date est celle de la compagnie Balearia qui connecte, depuis cet été, les ports de Motril et de Melilla avec cinq départs par semaine. Elle fait suite au lancement, depuis le début de l’année, de la liaison Tanger Med–Motril mise en place par FRS. Depuis le démarrage de l’activité de ces lignes, l’engouement est croissant. La traversée est certes plus longue (4 heures pour Melilla–Motril, 7 heures au départ de Tanger Med) que celle entre Tanger Med et Algésiras, mais elle permet d’éviter le goulot d’étranglement qu’est le détroit de Gibraltar, surtout pendant l’été.
En projet, mais à plus long terme, figure la mise en place d’une connexion maritime entre les ports de Malaga et de Tanger Med. Un projet de longue date mais qui tarde à se concrétiser vu le manque d’intérêt des compagnies maritimes pour cette ligne. En tout cas, selon L’Economiste, cette dynamique permet de se rendre compte de l’importance du port Tanger Med qui, tant en matière de trafic de passagers qu'en termes de marchandises et de conteneurs, semble avoir encore de la marge.