Heureusement que les banques sont actives sur ce marché. Dans son édition du jour, L’Economiste affirme, en effet, que «le marché obligataire n’est plus que le lieu de rencontres entre institutions financières et investisseurs», en raison de changements réglementaires. A tel point qu’il en est devenu le lieu où elles renforcent leurs fonds propres pour, ainsi, se conformer aux exigences réglementaires de solvabilité. Pour preuve, ce marché n’a connu, sur les neuf premiers mois de l'année, que des émissions d’établissements bancaires, soit quatre précisément, pour un montant total de 5,5 milliards de dirhams d'obligations subordonnées. Ceci dit, nous restons sur le même rythme d’évolution qu’en 2016, année où les banques avaient mobilisé 7,1 milliards de dirhams, sans compter les 3 milliards de dirhams de green bonds.
Contrairement aux établissements de crédit, les entreprises non financières sont quasiment inexistantes sur ce compartiment. «La plupart des émissions qu'elles ont initiées sont des opérations de reprofilage de dette», constate le quotidien. Si des opérateurs comme l'ONCF ou l'OCP franchissent le pas, les volumes de leurs opérations restent marginales. A cela s’ajoute une difficulté majeure, à savoir la base d'émetteurs, qui n’est pas très élargie.
Outre le contexte économique peu favorable, les transactions sur le marché obligataire souffrent d’une importante concurrence du financement en fonds propres et par crédit bancaire. «Il faut dire que les autorités de marché ne fournissent pas de grands efforts pour assurer la promotion de cette source de financement auprès des entreprises», déplore L’Economiste. Une évolution des habitudes des dirigeants d'entreprises est nécessaire pour dynamiser ce marché.