C’est une véritable aubaine qui s’offre à l’économie marocaine. Pourtant, elle est loin d’en profiter. Les taux d’intérêt n’ont en effet jamais été aussi bas au Maroc et la tendance baissière observée depuis cinq ans s’est de nouveau confirmée durant les premiers mois de l’année en cours.
Dans son édition du lundi 17 juin, l’Economiste analyse cette situation et explique, d’abord, que les taux primaires ont baissé d’environ 200 points de base sur les maturités allant de 2 à 15 ans. Face à ce contexte plutôt favorable, même l’Etat semble hésiter à faire des sorties à l’international pour se financer, les conditions sur le marché local étant nettement plus propices. Certes, les pouvoirs publics avaient déjà annoncé un emprunt international courant cette année. Sauf qu’il ne s’empresse pas de le concrétiser, chose que l’Economiste explique par les conditions de financement sur le marché domestique qui ne cesse de s’améliorer.
Cette situation semble d’autant plus justifiée que le recours de l’Etat au financement en dirhams ne présente pas réellement de risque d’éviction des entreprises. En effet, ces dernières sont actuellement quasi-absentes du marché, alors que ce contexte de taux bas devrait, en principe, les encourager à se financer sur le marché pour investir. Faut-il y voir un signe d’une conjoncture peu propice à cela? Difficile d’y répondre par l’affirmative. Ce qui est sûr en revanche, c’est que la baisse des taux a bien une explication chez les analystes.
D’après ce que rapporte l’Economiste, la situation des finances publiques, liées aux anticipations d’inflation et à la politique monétaire de Bank Al-Maghrib, n’y est pas étrangère. La capacité de l’économie nationale à préserver la maitrise de l’inflation à 2% au moins est également de nature à rassurer les investisseurs. De plus, il semblerait que ces derniers anticipent un prochain changement au niveau de la politique monétaire. Selon le journal, il pourrait se matérialiser par une baisse du taux directeur de la banque centrale, sachant que ce dernier influe fortement la courbe des taux sur le marché obligataire.
Quoiqu’il en soit, la situation actuelle n’est pas forcément bonne pour tout le monde. Car dans un contexte de taux bas, la croissance devrait logiquement être boostée. Sauf que dans la réalité, elle reste à un niveau nettement en-dessous du potentiel de l’économie marocaine. Est-ce un problème de confiance des opérateurs?