Loi de Finances 2015: Le temps de l’austérité!

Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des finances.

Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des finances. . Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. La lettre de cadrage de la loi de finances 2015 est tombée! Place au décryptage.

Le 13/08/2014 à 08h29

Rendue publique, mardi 12 août, la lettre de cadrage relative à la loi de finances 2015 fait l'objet de décryptage sur les colonnes de la presse quotidienne paraissant ce mercredi. Assabah titre en Une: "Benkirane décrète l’état d’austérité". "Une kyrielle de mesures visant la réduction des dépenses sont contenues dans la circulaire du chef du gouvernement", écrit le quotidien qui estime par ailleurs, l’esprit de cette note conforme aux recommandations du Fonds monétaire international (FMI). Assabah met aussi en avant une des mesures phares de la future loi de finances qui prévoit la mise en place d’une commission, au niveau de la Primature, pour autoriser l’achat ou la location des voitures de fonction. Akhbar Al Yaoum, lui aussi, n’a pas manqué de relever cette nouvelle disposition visant à optimiser le parc automobile de l’Etat. Normal, le quotidien a également choisi l’angle de l’austérité budgétaire pour traiter le démarrage du processus d'élaboration de la loi de finances. "Benkirane invite ses ministres à se serrer la ceinture", titre Akhbar Al Yaoum qui a sollicité l’avis de l’expert économique, Abdelhak Touhami. "La plupart des mesures n’ont rien de nouveau, on les retrouve dans toutes les lois de finances présentées par l’actuel gouvernement", déclare cet économiste, à l’exception de celles traitant de la maîtrise de la masse salariale publique". Effectivement, dans sa circulaire, le chef du gouvernement a exhorté ses ministres de réduire au strict minimum la création de postes budgétaires. Touhami interprète cette décision de "message adressé aux partenaires sociaux pour calmer leurs ardeurs pour l’année prochaine, sachant que 2014 a coûté cher au gouvernement avec sa décision d’augmenter le salaire minimum".

Redonner confiance à la communauté des affaires

L'Economiste consacre sa Une à cette lettre de cadrage en précisant qu'elle a été adressée aux ministres avec un mois et demi de retard. Le quotidien économique estime que le projet de loi de finances "insiste sur les économies sans les quantifier". L'éditorialiste de L'Economiste relève que "la lettre de cadrage demande aux ministères, collectivités locales, et établissements publics de payer leurs dettes aux entreprises privées". Une bonne nouvelle qui devrait remonter le moral de la communauté des affaires. A en croire Les Eco, "le gouvernement respecte le calendrier budgétaire en publiant la lettre de cadrage". "L'accent est mis sur la préservation de la confiance en l'économie marocaine en poursuivant les efforts pour le rétablissement des équilibres macroéconomiques", constate le quotidien.

L'organe de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Libération, a justement choisi l’angle de l’emploi pour traiter ce projet de loi de finances. "L’emploi malmené par la lettre de cadrage", titre le quotidien qui n’omet pas de rappeler que cette circulaire vient en retard : "Conformément à la procédure normale, elle devait être envoyé avant le 30 juillet aux différents départements ministériels". Libération estime par ailleurs que "Benkirane abreuve les Marocains en décisions impopulaires". Ces décisions impopulaires ne sont plus aujourd’hui un luxe mais plutôt une nécessité vu l’état désastreux de nos finances publiques. De plus, l’austérité budgétaire, n’est pas une nouvelle approche dans l’élaboration de notre budget public. Et toute la difficulté consiste à trouver la marge de manœuvre suffisante pour la mener à bien.

Par Fahd Iraqi
Le 13/08/2014 à 08h29