Au Maroc, comme partout ailleurs dans le monde, l’industrie automobile vit les pires moments de son histoire. En effet, la crise liée à la pandémie Covid-19 a eu de fortes répercussions sur le secteur. Les branches d’activité intégrées dans les chaînes de valeur mondiales ont été les premières à subir le revers, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 13 août.
Partant de ce constat, Policy Center for the New South décrypte, dans une récente analyse intitulée «Industrie automobile nationale face à la Covid-19: faut-il se préoccuper de l’impact sur le compte courant?», les principales conséquences de la pandémie sur cette activité.
Dans son analyse, le Think Tank marocain revient sur la situation des exportations du secteur automobile. Il semblerait que, durant les 3 premiers mois de l’année, celles-ci se sont contractées de près du quart par rapport à la même période de l’année 2019, avant même que l’état d’urgence et le confinement ne soient décrétés au Maroc. Ce fléchissement a particulièrement concerné les produits finis, notamment ceux de l’assemblage (36%), suivis des semi-produits (26% pour le câblage et 13% pour les produits d’intérieur du véhicule et sièges). A fin mai, l’atonie du secteur automobile s’est davantage concrétisée et la baisse des exportations est passée à près de 40% de manière plus prononcée, cette fois-ci, pour les produits intermédiaires, apprend-on encore dans cette analyse.
Dans ce contexte, le recul atteint 13,9 milliards de dirhams sur les 5 mois de l’année. «Si le secteur clôture l’exercice 2020 sur la même contre-performance, le manque à gagner pour le secteur automobile franchira les 33 milliards de dirhams ou l’équivalent de 3% du PIB», souligne la même source. Du côté de la balance commerciale et du compte courant, ils devraient subir un choc majeur et faire face à une perte conséquente des recettes à l’exportation, d’autant que le secteur automobile s’est érigé, ces 6 dernières années, en locomotive de croissance des exportations. Il s’est positionné à la tête des secteurs exportateurs, devant les activités classiques d’agro-industrie et de phosphates et dérivés, précise Policy Center for the New South. Au niveau mondial, sur les 5 premiers mois de l’année, le nombre d’immatriculations a reculé de près de 40% en moyenne par rapport à 2019 et d’environ 50% dans les pays les plus touchés par la pandémie. Sur toute l’année 2020, des projections tablent sur une contraction de la demande de véhicules comprise entre 14% et 22%, dans un scénario pessimiste (ndlr. Boston Consulting Group, 2020).