C’est la soupe à la grimace chez les cimentiers. Dans son édition du jour, L’Economiste qualifie la situation du secteur d’«alarmante».
Les opérateurs doutent fort de pouvoir rattraper le recul. Pire, ils s’attendent à un important repli en 2017. En attendant, les cimentiers constatent une régression de 6% de l’activité à fin mai, avec un volume atteignant à peine plus 6 millions de tonnes. Dans ce sillage, les ventes s’effritent de 7,56% pour se situer à 1,24 million de tonnes. «Inévitablement, la cadence de fabrication de ce matériau de construction, qui est très utilisé dans le BTP, a impacté les ventes», souligne le quotidien.
Le secteur souffre de la réduction des mises en chantiers et, surtout, de la crise de l’immobilier. Il faut dire que le retrait de 15% des permis de construire et l’absence de relance de programmes de logements sociaux et de moyen standing pèsent sur l’activité. Sans oublier le ralentissement des chantiers d’infrastructures, en raison du retard dans la formation du nouveau gouvernement et de l’adoption de la Loi de finances 2017.
Ceci dit, le secteur ne profite pas du potentiel qu’il recèle à l’export, puisque sa contribution reste encore peu significative. Pourtant, «l’orientation de la production vers les marchés extérieurs constitue une réelle perspective pour développer le marché».
Les acteurs du marché attendent une meilleure conjoncture. Ils tablent sur les mégaprojets d’infrastructures dont les chantiers sont déjà lancés ou programmés d’ici 2030. Au programme, les plateformes industrielles intégrées (35 milliards de DH d’investissements sur la période 2015-2020), les 60 nouveaux barrages et les 1.000 petits ouvrages à l’horizon 2030, les 5 nouveaux ports et les 5 extensions portuaires d’ici 2030. A cela s’ajoutent les centrales solaires, 1.500 km de lignes ferroviaires à l’horizon 2030 dans le cadre du projet LGV, ainsi que d’autres investissements en infrastructures routières. De quoi leur donner de l’espoir.
Toujours est-il que la commercialisation du ciment se fait encore essentiellement via le négoce (72% des ventes). Les volumes de béton prêt à l’emploi (incorporant du ciment) n’en représentent que 12%. Le produit le plus prisé reste le CPJ 45 qui concentre 60% des ventes.
A noter que le marché est partagé par 5 groupes exploitant 12 cimenteries et 4 broyeurs, pour une capacité de production estimée à 20,2 millions de tonnes.