Les cours du pétrole étaient orientés à la hausse ce lundi en Asie après la décision de Ryad de rompre ses relations avec Téhéran en raison de tensions nées de l'exécution d'un dignitaire chiite dans le royaume saoudien. Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février progressait de 48 cents à 37,52 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, également pour livraison en février, gagnait 61 cents à 37,89 dollars.
"Les marchés asiatiques réagissent aux craintes que les tensions géopolitiques au Proche-Orient ne menacent l'approvisionnement en pétrole", a déclaré Bernard Aw, analyste chez IG Markets à Singapour.
En dépit de cette hausse, les cours devraient rester bas en raison du contexte de surabondance de l'offre qui a fait dégringoler les prix depuis juin 2014, quand le baril dépassait les 100 dollars. L'Arabie saoudite est le premier producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui s'est refusée début décembre à réduire sa production, indique l'AFP.
De leur côté, les analystes de Commerzbank jugeaient que tout différend militaire direct entre les deux puissances hégémoniques du Moyen-Orient aurait de graves conséquences pour l'offre mondiale d'or noir, alors que près de 30% de celle-ci est produite dans la région du Golfe.
"Une prime de risque pour le prix du pétrole est donc justifiée, même s'il y a actuellement bien trop de pétrole sur le marché", notaient les analystes de Commerzbank. "Pour l'instant, il n'y a pas de changement dans la production et les gains actuels montrent qu'il s'agit d'une réaction à l'idée hypothétique selon laquelle, si les tensions continuent à s'intensifier, les niveaux de production pourraient changer", observait Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
Dans des échanges électroniques dimanche, le cours du WTI avait grimpé jusqu'à 38,33 dollars, avant d'abandonner quelques gains. Du côté de la demande, l'annonce d'une nouvelle contraction de l'activité manufacturière en décembre en Chine est de mauvais augure, puisque la Chine est le premier importateur mondial de pétrole.
Cette statistique a entraîné une dégringolade des Bourses chinoises, qui ont fini par être fermées prématurément, et a plombé ensuite les marchés d'actions européens.
La mise à mort samedi dernier en Arabie saoudite du cheikh saoudien Nimr Baqer al-Nimr a suscité de violentes critiques de l'Iran et des manifestations lors desquelles l'ambassade saoudienne à Téhéran a été en partie détruite et le consulat saoudien attaqué dans la ville de Machhad.En réaction à ces violences, l'Arabie saoudite a annoncé dimanche dernier la rupture de ses relations diplomatiques avec l'Iran et a donné 48 heures aux membres de la représentation diplomatique iranienne pour quitter le pays.