Pour les meuniers, la farine subventionnée est un cadeau empoisonné. Chakib Alj, président de la Fédération nationale de la minoterie (FNM), souligne, à ce titre, que «les meuniers évoluent dans un système hybride marqué par la cohabitation de farine à la fois libre et subventionnée, avec tous les effets pervers qui pénalisent le secteur au risque d’aliéner même sa pérennité», rapporte le quotidien L’Économiste dans son édition de ce lundi 9 octobre.
D’après le journal, près de 15% de la farine produite au Maroc bénéficie de la subvention de l’État. Pour le président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader), «la libéralisation de la filière céréalière est un choix incontournable. Mais la réforme doit être réfléchie, progressive et maîtrisée». Et c’est cette proposition de réforme progressive qui a été soumise au gouvernement.
Les professionnels estiment, ainsi, que la subvention hors circuit de la transformation de grains devrait être redéployée. «L’amorce du processus de parachèvement de la libéralisation se fera avant la fin de l’année en cours», souligne le président de la Fédération nationale de la minoterie.
Pour rappel, ce secteur a toujours fait l’objet d’un encadrement administratif par les pouvoirs publics. «Une situation qui ne s’accomode guère avec la vision du plan Maroc vert qui met en avant le développement du secteur agricole et de l’agro-industrie sur la base de la contractualisation entre l’État et les professionnels», expliquent les acteurs du segment.