Les entreprises boudent toujours les conventions collectives

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Revue de presseKiosque360. Le Maroc compte à peine 39 conventions collectives, dont quatre ne sont pas encore opérationnelles. En dépit de leurs nombreux avantages, elles peinent à se généraliser.

Le 31/08/2017 à 01h03

Les conventions collectives ne sont pas légion. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que leur nombre, qui ne dépasse pas les 35, n’a pas beaucoup évolué depuis 2012, année où il en existait 21. Aujourd’hui, les syndicats veulent les voir dynamiser, d’autant que 4 nouvelles conventions signées en 2017 ne sont toujours pas opérationnelles. C’est particulièrement le cas de l’UMT dont le secrétaire général, El Miloudi Al Mokharik, assure dans les colonnes de L’Economiste que «des incitations fiscales pourraient encourager les entreprises à mettre en place ces mécanismes». Il ajoute d’ailleurs que ces conventions «constituent un outil extraordinaire, puisqu’elles incluent les particularités de l’entreprise, la classification des métiers, les conditions de promotion interne et garantissent la stabilité et la paix sociale». Elles permettent aussi d’adapter les dispositions du code du travail aux situations particulières des différents secteurs d’activité. A cela s’ajoutent généralement des dispositions plus avantageuses que celles du droit commun et même des garanties sociales généreuses.

En dépit de ces avantages, les conventions collectives peinent à se généraliser à cause, avancent les syndicats, d'un manque de sensibilisation et d'une indifférence de l’administration dans un contexte de montée des conflits sociaux. En 2016, 218 grèves ont d'ailleurs été décrétées dans 176 entreprises. Ces conflits impactent l’économie avec une explosion de 85% du nombre de journées de travail perdues à 497.484,5, soit 3 fois le nombre enregistré en 2010. Paradoxalement, la paix sociale est censée faire partie des principaux avantages des conventions collectives qui prévoient des mécanismes de résolution des conflits.

Pour s’aligner sur la concurrence, les entreprises ont tendance à strictement s’en tenir au code du travail. Sauf que le code stipule, comme le rappelle L’Economiste, que lorsqu’une «convention collective de travail concerne au moins les deux tiers des salariés de la profession, ses dispositions doivent êtres étendues par arrêté à l’ensemble des entreprises et établissements employant des salariés exerçant la même profession, soit dans une zone déterminée, soit dans l’ensemble du territoire». Force est de constater que le code n’est pas respecté, notamment dans le secteur bancaire qui exclut de ses convenions le personnel des banques publiques. 

Par Rachid Al Arbi
Le 31/08/2017 à 01h03