Les dernières statistiques de Bank Al maghrib révèlent que les banques ont moins tendance à financer les promoteurs immobiliers. Entre janvier et septembre 2014, les crédits accordés aux professionnels du bâtiment ont régressé de 6,2%, en passant de 68,8 MMDH à 64,5 MMDH. Ce recul s’explique, écrit Assabah dans sa Une du lundi 17 novembre, par l’augmentation des risques liés au marché immobilier.
Les banques frileuses
Cette tendance baissière contraste, souligne Assabah, avec l’augmentation des crédits logement de 4,9% au cours des neuf premiers mois de l’année. Le cumul des crédits est ainsi passé de 159,4 MMDH à 167,2 MMDH à fin septembre. Des professionnels interrogés par le quotidien ont estimé que cela est dû à la mévente des résidences secondaires et des logements de moyen standing.
D’une manière générale, le constat dressé par la banque centrale est le suivant: Si les crédits immobiliers ont connu une hausse de l’ordre de 2% à fin septembre, cela ne saurait cacher le recul des activités du marché immobilier (baisse de la demande, baisse des ouvertures de chantiers) qui a poussé les banques à durcir les conditions d’octroi et de garantie des prêts pour les promoteurs immobiliers. Le creux de la vague a été pour eux sans doute le mois d’août dernier, au cours duquel les crédits accordés ont baissé de 7,7%. Cette mauvaise passe du secteur est incarnée par la hausse des impayés de professionnels du bâtiment de 27,7% à fin septembre 2014 en comparaison avec la même période une année auparavant, soit 52,1 MMDH.
Des méventes qui pèsent lourd…
Devant cet état de fait, les promoteurs ont envoyé des plaintes au wali de la banque centrale pour que les robinets des banques leur soient ouverts. Peine perdue, les pressions du wali n’ont pas porté leurs fruits, souligne Assabah.
La crisé immobilière se manifeste également en bourse. Les indices à fin septembre laissent voir un recul des transactions des actions de sociétés immobilières cotées de 13,5%, avec des perspectives baissières pour les prochains mois, après le scandale et le retrait de la CGI. En 2015, l’Etat cherche, via la Loi de finances, à donner des avantages à ce secteur et à l’encourager à investir dans le logement social et économique à vocation locative en augmentant la valeur du loyer mensuel.
Après un dynamisme effréné, le secteur de la promotion immobilière connaît une mauvaise passe. La bulle immobilière qui a gonflé au cours des dernières années risque-t-elle d’exploser? Cela paraît peu probable. A moins que les promoteurs s’entêtent à investir constamment dans les segments à fort rendement.