Le chômage continue de grimper. Au total, entre le deuxième trimestre de l’année 2012 et la même période de l'année 2013, le Haut commissariat au plan (HCP) parle d’une augmentation du nombre de chômeurs s'élevant à 100.000 de personnes, et ce en dépit de la création de 144.000 emplois. Le taux de chômage s’établit donc, au niveau national, à 8,8% contre 8,1% l'année précédente. En milieu urbain, ce taux est passé de 12,3% à 13,8%, tandis que le milieu rural accuse cette année un taux de 3,5% contre 3,2% en 2012.
Selon le HCP, le chômage affecte surtout les jeunes âgés de 15 à 24 ans et les non diplômés. Le taux de jeunes au chômage est ainsi passé de 17,1% à 18,4%, tandis que celui des personnes sans diplôme est passé de 3,5% à 4,3%. De son côté, le taux de sous-emploi a reculé de 9,6% à 8,9% au niveau national, de 8,8% à 7,9% en milieu urbain et de 10,4% à 9,9% en milieu rural.
Le BTP et les services recrutent moins
Certes, l’économie nationale a créé près de 63.000 emplois en milieu urbain et 81.000 en milieu rural. Cela ne semble cependant pas suffire pour répondre à à l'importance de la demande d’emploi. Avec une perte de 38.000 postes au cours du 2e trimestre de l’année, le secteur du BTP est le plus touché par cette baisse d’employabilité. Les "services" ne s’en sortent pas non plus très bien puisque le HCP compte à peine 5.000 postes d’emploi créés au cours de cette période. Au cours des cinq dernières années, ce secteur a généré une moyenne annuelle de 85.000 nouveaux emplois. La raison de ce recul : la diminution des postes de travail dans certaines branches, notamment ceux des "transport entrepôts et communication" et des "banques, assurances et activités immobilières". Selon la note du HCP, ces branches ont ainsi perdu respectivement 20.000 et 18.000 postes. En somme, c’est surtout dans le domaine de l’"agriculture, forêt et pêche" ainsi que dans celui de "l’industrie" que le recrutement a été le plus productif. On compte en effet près de 136.000 postes créés pour le premier et 37.000 pour le second.
Profil des chômeurs
Dans son analyse sociodémographique sur le sujet, le HCP s’est notamment attardé sur les principales caractéristiques de la population active au chômage. Selon les conclusions de l’observatoire, quatre chômeurs sur cinq (83,2%) sont des citadins, deux sur trois (67,9%) des jeunes âgés de 15 à 29 ans, un sur quatre un diplômé de niveau supérieur (24,6%), un sur deux (51,3%) un primo-demandeur d’emploi, et près de deux sur trois (66,2%) des personnes sans activité depuis plus d’une année. Par ailleurs, les principales circonstances de la perte d'emploi sont pour 26,7% de la population liées à l’"arrêt de l’activité de l’établissement employeur" ou au licenciement. Dans 20,9% des cas, un "arrêt d’étude suite à l’obtention d’un diplôme" est en cause, tandis que pour 16,5% des personnes, c’est l'"arrêt d’étude sans l’obtention de diplôme" qui pose problème.