Jerada retrouve le sourire peu à peu. La petite ville située à 70 kilomètres au sud d'Oujda, sous les feux des projecteurs, a trouvé probablement le bon filon pour sortir de la léthargie économique dans laquelle elle s'enlisait depuis la fermeture de la mine de charbon. C'est ce qu'on peut lire dans les colonnes du quotidien Aujourd'hui le Maroc, dans son édition du 6 mars.
C'est en grande pompe qu'a été inaugurée la toute première unité industrielle de Jerada dans la nouvelle zone d'activités. L'événement est de taille car l'unité en question, en service depuis quelques jours, n'emploie pas moins de 1.200 femmes qui deviendront 1.400 à terme. Fait notoire, le secteur d'activité de l'usine est des plus improbables puisque n'ayant strictement aucun lien avec le passé minier de Jerada. L'unité construite sur une parcelle de près de 7.000 mètres carrés, dont 3.000 mètres couverts par des investisseurs hollandais, est spécialisée dans le décorticage de petites crevettes grises en provenance des Pays-Bas.
Acheminées par voie terrestre dans des camions frigorifiques depuis les ports de Nador et Tanger Med, les cargaisons de crevettes sont réceptionnées dans des plateformes d'arrivage avant d'être traitées, décortiquées puis conditionnées à nouveau en sachets pour être réexpédiées de nouveau en Hollande. Connaissant le niveau d'exigence du marché européen, particulièrement pour les produits alimentaires, les promoteurs du projet n'ont pas lésiné sur les moyens: en plus de l'immense hangar où s'activent les 1.200 ouvrières, 5 chambres froides, un laboratoire, une unité de conditionnement, un magasin réfrigéré, sans oublier les installations pour le confort des employés, notamment une cantine et des vestiaires équipés. L'investissement global est estimé à 12,5 millions de dirhams dont 4 millions d'aides publiques, notamment 2 millions pris en charge par l'INDH.
Le wali de I'Oriental, Mouad Jamai, en visite dans les locaux de l'usine, ne peut s'empêcher de cacher son émotion d'autant plus que, comme le confie un de ses proches, «il a suivi presque quotidiennement et personnellement le projet depuis le premier jour jusqu'à la mise en service». Et visiblement, le Wali Jamai semble prendre goût à cette nouvelle ingénierie de l'investissement et de l'emploi dont il a trouvé la recette pour la ville de Jerada puisque, dans les mois qui viennent, une autre unité mitoyenne à la première devrait ouvrir ses portes. Elle spécialisée, cette fois-ci, dans le textile avec un potentiel de pas moins de 400 emplois directs.