Le Maroc face au défi stratégique des normes internationales

D’après la Banque mondiale, les exigences techniques, longtemps considérées comme marginales, représentent désormais l’ossature de près de 90 % des échanges internationaux.

Revue de presseSelon le rapport 2025 de la Banque mondiale, les normes techniques, jusque-là perçues comme secondaires, structurent aujourd’hui 90% du commerce mondial. Pour le Maroc, l’alignement et la participation à leur élaboration deviennent essentiels pour garantir l’accès aux marchés, soutenir l’innovation et renforcer la compétitivité des entreprises nationales. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 11/12/2025 à 20h27

Au Maroc, la question des normes s’impose désormais comme un enjeu stratégique central. «Le dernier rapport de la Banque mondiale sur le développement affirme que ces référentiels, longtemps perçus comme de simples outils techniques, jouent aujourd’hui un rôle aussi structurant pour la prospérité que les infrastructures physiques», rapporte le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 12 décembre. Leur multiplication redéfinit l’ordre économique mondial, en particulier dans les secteurs où la conformité conditionne l’accès aux marchés.

Pour un pays engagé dans des partenariats décisifs avec l’Union européenne et présent sur des chaînes de valeur comme l’aéronautique ou l’agroalimentaire, l’alignement normatif n’est plus une option. Le mouvement se confirme au travers d’initiatives associant compétences locales et expertise institutionnelle, telle la coopération entre 4D Business Consulting et l’écosystème IMANOR, conçue pour accompagner les entreprises dans cette transition stratégique.

Les responsables internationaux rappellent que les normes constituent désormais des leviers majeurs de développement durable, mais la Banque mondiale met en garde : les adopter sans consolider l’infrastructure nationale de qualité revient à créer une dépendance extérieure coûteuse. Métrologie, accréditation, essais et certification forment le socle indispensable à une montée en gamme crédible.

Le rapport souligne aussi un défi propre au Maroc: le poids de son secteur public, parmi les plus importants au monde. Une telle présence complexifie la gouvernance normative, dans un contexte marqué par le chômage des jeunes et une forte pression démographique. La modernisation administrative, la numérisation et l’adoption d’une culture de performance deviennent des conditions essentielles pour assurer l’application homogène des standards et la réussite des réformes.

«À l’échelle internationale, la dynamique s’accélère: plus de la moitié des normes publiées par l’ISO depuis sa création datent d’après 2000», note L’Economiste. Les pays en développement restent pourtant sous-représentés dans leur élaboration, faute de ressources et de compétences techniques. La Banque mondiale préconise une progression fondée sur trois étapes: adapter, s’aligner, puis contribuer à la création de nouvelles normes.

Malgré leur caractère souvent invisible, ces référentiels façonnent des aspects essentiels du quotidien économique, de la résistance d’un bâtiment à la fluidité des chaînes logistiques ou à l’interopérabilité numérique. Pour les économies capables de les maîtriser, ils constituent un levier puissant de croissance, d’innovation et d’intégration internationale. Dans ce contexte, renforcer la participation des acteurs marocains aux instances internationales de normalisation devient une étape décisive pour défendre les intérêts nationaux, anticiper les évolutions technologiques et soutenir l’innovation.

Par La Rédaction
Le 11/12/2025 à 20h27