Le marché marocain de l’alimentation pour animaux de compagnie en pleine mutation

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Longtemps dépendant des produits importés, le marché marocain de l’alimentation pour animaux de compagnie amorce aujourd’hui une phase de structuration, portée par l’émergence de marques locales, l’élargissement de l’offre en grande distribution et le renforcement du cadre réglementaire. . DR

Revue de presseLongtemps dominé par les importations, le petfood au Maroc commence à se structurer autour de marques locales, de produits de grande distribution et d’un cadre réglementaire renforcé. Entre modernisation des habitudes de consommation et investissement industriel, le secteur se révèle désormais comme un acteur économique à part entière. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News.

Le 22/12/2025 à 20h39

Le marché marocain de l’alimentation pour animaux de compagnie amorce aujourd’hui une transformation notable. «Ce secteur, longtemps discret et marginal, commence à s’affirmer, porté par l’émergence de marques locales, le développement des produits de grande distribution et un cadre réglementaire plus exigeant», écrit le magazine Finances News Hebdo. Ces évolutions dessinent progressivement les contours d’un marché encore jeune, mais de plus en plus visible sur le plan économique.

Pendant des décennies, l’alimentation animale au Maroc s’est presque exclusivement concentrée sur les besoins de l’élevage, laissant les chiens et les chats à la marge. Les aliments pour animaux de compagnie restaient un marché de niche, approvisionné principalement par des marques internationales disponibles dans les grandes villes. Cette domination étrangère s’expliquait par une demande limitée, une perception de qualité associée aux produits importés et l’absence d’une offre locale clairement identifiée.

Mais la donne est en train de changer. L’urbanisation rapide, l’essor de la classe moyenne et la transformation des modes de vie ont fait évoluer la place des animaux domestiques dans les foyers marocains. Ces compagnons occupent désormais un rôle plus important, et la demande pour des produits alimentaires adaptés se fait de plus en plus sentir.

«Certaines marques locales commencent à s’imposer», note Finances News. Aydi, commercialisée sous la marque Jaouda par la coopérative Copag, propose des croquettes pour chiens adultes qui trouvent désormais leur place dans les rayons d’animaleries et sur les plateformes en ligne. Un sac de 20 kg de croquettes au bœuf se négocie autour de 280 à 299 dirhams, selon les promotions et les points de vente. Copag, historiquement connue pour ses produits laitiers et ses coopératives, a investi plus de 200 millions de dirhams dans une unité de production dédiée, illustrant sa volonté de structurer une offre locale capable de rivaliser avec les géants importés.

Alf Sahel, groupe industriel de référence dans la nutrition animale, et Aliments et Protéines du Nord, qui commercialise des marques comme Happy Dog et Happy Cat, s’inscrivent dans cette même dynamique. Leur présence dans les circuits spécialisés traduit une volonté de créer une offre locale visible et identifiable, offrant aux consommateurs marocains des alternatives concrètes aux produits importés.

La grande distribution participe également à cette mutation. Marjane, par exemple, propose des croquettes pour chiens et chats sous sa propre marque, souvent positionnées sur l’entrée de gamme. Ces produits, davantage axés sur le rapport qualité-prix et la quantité vendue, contribuent à démocratiser la consommation de nourriture pour animaux. Les détaillants observent déjà un changement dans les comportements d’achat. Selon un vendeur spécialisé basé à Casablanca, «il y a encore quelques années, les clients demandaient presque uniquement des marques importées. Aujourd’hui, une partie de la clientèle est prête à essayer des produits marocains, surtout quand le prix est plus accessible et que la qualité est jugée correcte. Sur certaines références locales, les ventes progressent régulièrement».

Parallèlement, le secteur s’inscrit dans un cadre réglementaire plus strict. Le décret n° 2-23-557, publié en juin 2024, établit des exigences précises concernant la sécurité sanitaire, l’agrément des établissements et l’étiquetage des aliments pour animaux. Bien que ce texte cible d’abord l’alimentation destinée aux filières animales contribuant à la production de denrées alimentaires, il marque le début d’une normalisation progressive qui touchera, à terme, l’ensemble du marché de la nutrition pour animaux de compagnie.

Par La Rédaction
Le 22/12/2025 à 20h39