Le premier rendez-vous de l’année des Cercles patrimoniaux Private banking de la Banque populaire, avait comme invité Mohamed Boussaïd, ministres de l'Economie et des finances, qui est revenu sur la conjoncture économique de l’année dernière et les perspectives 2016 et a porté quelques annonces à l’assistance.
Au niveau des annonces, il a souligné que dans le but de contribuer à la réduction des tensions de trésorerie des entreprises, le Gouvernement a décidé d’accélérer le remboursement du crédit TVA. C’est ainsi, que durant le mois de janvier, ces remboursements se sont établis à 458 MDH, contre à peine 150 MDH à la même période de l’année dernière.
Pour rappel, ces crédits accumulés au fil des ans résultent soit du différentiel de taux (différence entre le taux appliqué sur le chiffre d’affaires et celui grevant les coûts de production) et/ou de l’acquisition de taxe acquittée des biens d’investissement immobiliers. En accélérant les remboursements, l’Etat contribue à soulager les trésoreries de certaines entreprises qui détiennent de gros stock de crédit TVA, notamment les établissements publics (ONCF, ONEE, ADM, etc.).
Cotisation minimale
L’autre annonce phare a trait à la cotisation minimale. Le ministre a levé l’ambiguïté suscitée par le fisc. Ainsi selon le ministre, la cotisation minimale payée sur les trois années précédentes pourra être imputée sur l’IS de 2016 contrairement à ce qui avait été annoncé par une circulaire de la DGI.
Et pour que les choses soient nettes, il avance qu’un erratum du fisc viendra clarifier la situation. Par cette annonce, il indique clairement qu’il n’y aura pas de rétroactivité de cette disposition contrairement à ce que peut laisser entendre une circulaire de la Direction générale des impôts.
Une annonce qui a été bien accueillie par les invités du Private banking du groupe banque populaire.
Au delà, sur la conjoncture économique, sans revenir sur les indicateurs de croissance et l’évolution des grandeurs marco-économiques, Boussaïd a insisté «sur les limites du modèle de croissance suivi jusqu’à présent et basé sur la consommation et l’immobilier». D’où la nécessité de la mise en place d’un nouveau modèle dont l’un des moteurs sera la ré-industrialisation du Maroc grâce aux plans sectoriels dont certains commencent à porter leurs effets.
Le cas de l’automobile dont les exportations sont passées de 12 milliards de dirhams en 2009 à 48,6 milliards de dirhams en 2015, reléguant, pour la seconde année consécutive celles des phosphates au second rang, illustre les succès enregistrés par certains plans, même si le ministre reconnaît le faible impact de ces plans sur la croissance du PIB.
Résiliences !
Pour 2016, Si la croissance ne sera pas au rendez-vous, à cause notamment du déficit pluviométrique, le ministre a souligné tout de même que l’économie marocaine affiche une certaine résilience. Ainsi, malgré l’absence de pluies, «la croissance ne sera pas négative», comme ce fut le cas lors des précédentes sécheresses aigues. Et pour cause, «les céréales ne représentent aujourd’hui que 19% du PIB agricole contre 30% en 2008 et ce grâce à la mise en place du Plan Maroc vert qui repose plus sur l’irrigation qui sera permise par un taux de remplissage des barrages à hauteur de 60%.
En plus, le lancement de nombreux chantiers contribuera à soutenir la croissance. C’est le cas notamment du modèle de développement économique des Provinces du Sud doté d’une enveloppe de 77 milliards de dirhams et qui contribuera à la redynamisation de toutes les régions du Sud du pays et accroître l’intégration du royaume au reste du continent.
Enfin, rappelons que «les cercles patrimoniaux Private Banking-Banque Populaire sont des rencontres régulières avec nos clients privés dans les régions du Royaume pour partager avec eux des thématiques d'actualité comme celle d'aujourd'hui sur la loi des finances animée par Mohamed Boussaïd, ministre de l’Economie et des finances», a expliqué Mostapha El Jaï, directeur Banque Privée à la Banque Populaire.