La situation des crédits bancaires ne s’arrange pas. Au contraire, elle empire. Selon L’Economiste, l'encours des prêts bancaires a baissé de 2,6% en janvier par rapport à fin 2015, pour se fixer à 764 milliards de DH (79% du PIB). Même s’ils progressent sur une base annuelle (+1,2%), les crédits à l’économie sont loin de retrouver leur niveau habituel. Cette situation ne laisse entrevoir rien de bon. Pour le journal, il n’y a «aucune raison de croire à un regain du crédit». Pour preuve, les prêts à l'équipement, qui donnent une indication sur les investissements des entreprises, ne se sont améliorés que de 0,6%. «L'investissement privé tourne au ralenti depuis deux ans et témoigne du manque de visibilité des entreprises». A cela s’ajoutent des prévisions pessimistes de la croissance du PIB non agricole (moins de 3%).
Si les grandes entreprises sont beaucoup moins touchées par le ralentissement du crédit, les TPME, qui ne jurent que par ce mode de financement, sont freinées dans leur développement. Pour le journal, «les banques et TPME se rejettent la faute du ralentissement du crédit». Pour tenter de trouver des solutions concrètes à cette problématique, les consultations entre la Banque centrale, le GPBM et le patronat sont censées aboutir à la mise en place de plusieurs dispositifs. Mais force est de constater qu’une seule mesure a été prise à ce jour. Il s’agit de la transmission par les banques des notations des entreprises. Cela doit toutefois passer par une meilleure structuration et une amélioration de la gouvernance des TPME.
Si cette situation n’est pas bénéfique pour les entreprises, elle l’est encore moins pour les établissements bancaires et risque d’impacter leurs performances financières. «Les premiers résultats annuels le confirment, sachant que, d'un autre côté, la chute des revenus des activités de marché pèsent aussi sur le produit net bancaire».
La situation du crédit aux entreprises contraste avec celle des prêts destinés aux ménages, «quoiqu'à un rythme moins soutenu». Sur une année, les crédits immobiliers acquéreurs et à la consommation ont tous deux augmenté de plus de 5%.
Empruntant une trajectoire inverse à celle du crédit, les créances en souffrance affichent une progression soutenue de plus de 9% (57 milliards de DH). «Les impayés ont bondi de 17% chez les entreprises et sont restés quasi stable (+0,4%) au niveau des ménages».