Le coût de la crise sanitaire selon le HCP

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Revue de presseKiosque360. Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a revu à la baisse ses principales prévisions de croissance économique pour le premier et le deuxième trimestre 2020. Le Coronavirus est passé par là…

Le 28/04/2020 à 21h05

L’économie nationale est dans une mauvaise passe, comme l’attestent les nouvelles prévisions du HCP. En effet, au deuxième trimestre 2020, la croissance économique nationale serait amputée de 8,9 points par rapport à son évolution d’avant-crise Covid-19, au lieu de -3,8 points prévus au 7 avril. Ainsi, la perte due à la crise provoquée par le Covid-19 est estimée à 29,7 milliards de dirhams au premier semestre 2020, au lieu de 15 milliards dirhams prévus au 7 avril, précise Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 29 avril.

Par secteur d’activité, la croissance de la valeur ajoutée agricole s’établirait à -4,2% au deuxième trimestre 2020, alors que celle des activités non-agricoles se replierait de 6,9%. Le secteur tertiaire pâtirait de la réduction du commerce et des transports et de l’arrêt quasi total de l’activité dans l’hébergement et la restauration, tandis que la valeur ajoutée du secteur secondaire se contracterait de 8,9%, en variation annuelle. Le HCP signale un repli de la demande intérieure, avec le prolongement de la période de confinement, sur plus de la moitié du deuxième trimestre. La croissance de la consommation des ménages devrait fléchir de 1,2% au deuxième trimestre 2020. Ce fléchissement s’explique par le repli des dépenses de l’énergie, des biens durables, de transport, de restauration et de loisirs. L’investissement devrait poursuivre son repli au rythme de -26,5% par rapport au deuxième trimestre 2019, suite à une accentuation du mouvement de destockage des entreprises.

Le HCP estime que l’aggravation de la crise sanitaire Covid-19 pousserait les entreprises à limiter au maximum leurs besoins de financement, dans un contexte d’incertitude quant à la reprise de la demande. Dans ces conditions, le PIB global devrait régresser de 6,8% au deuxième trimestre 2020, en variation annuelle. En raison de la propagation de la pandémie du Covid-19 et du prolongement des périodes de confinement dans plusieurs pays, la croissance de la demande étrangère adressée au Maroc a été révisée à la baisse, pour atteindre -12,5% au deuxième trimestre 2020 au lieu du repli de 6% prévu au 7 avril, suite au fléchissement attendu des importations des principaux partenaires commerciaux du Royaume. Face au recul de cette demande étrangère, les exportations de biens et services en volume devraient se replier de 6,1%. Pour leur part, les importations devraient fléchir de 8,4%, suite à la baisse de la demande pour les produits bruts, les biens d’équipement et les biens de consommation.

Par Fayçal Ismaili
Le 28/04/2020 à 21h05