Le coronavirus affecte la balance commerciale

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Revue de presseKiosque360. Le déficit, au quatrième mois de l’année, a baissé de 1,9%, en atténuation de 1,29 milliard de dirhams. En cause: la chute libre qu’ont accusée conjointement les importations et les exportations en cette période marquée par la crise sanitaire liée au Covid-19.

Le 01/06/2020 à 11h59

L’impact négatif du Covid-19 sur la balance commerciale se confirme, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 1er juin. Le bilan dressé par l’Office des changes au mois d’avril démontre une tendance baissière des échanges commerciaux. Le repli évalué ressort à deux chiffres, résorbant ainsi l’écart commercial. Le déficit au quatrième mois de l’année a baissé de 1,9%, en atténuation de 1,29 milliard de dirhams. En cause: la chute libre qu’ont accusée conjointement les importations et les exportations en cette période marquée par la crise sanitaire liée au Covid-19.

Les achats du Maroc ont fléchi de 12,6% à fin avril, totalisant une valeur de 147,74 milliards de dirhams. Les expéditions se sont chiffrées à 81,49 milliards de dirhams, en baisse de 19,7%. Ces baisses sont de 13,2% pour les importations et 18% pour les exportations, si l’on compare les trois derniers mois aux trois mois précédents. Le taux de couverture enregistre, pour sa part, une perte de 4,8%. Les achats des produits alimentaires sont en hausse. En somme, les importations ont perdu 21,29 milliards de dirhams de leur valeur, par rapport au même mois de l’année précédente. Le repli des achats a concerné l’ensemble des produits, à l’exception des produits alimentaires (orge et blé) dont les importations se sont consolidées durant cette période de 22,1%, soit un additionnel de près de 4 milliards de dirhams. L’Office des changes relève, par ailleurs, un repli de 21,8% de la facture énergétique. Cette baisse, représentant une valeur de 5,71 milliards de dirhams, s’explique principalement par la baisse de 3,79 milliards de dirhams des approvisionnements en gasoils et fuel-oils.

Pour ce qui est des exportations, les pertes sont estimées à 20 milliards de dirhams par rapport à la même période de l’année précédente. L’ensemble des branches d’activités ont subi l’effet de la crise, mais certains secteurs restent plus impactés. Tel est le cas de l’industrie automobile dont les ventes à l’export ont fléchi de 39% durant le mois d’avril, soit 11 milliards de moins comparé à avril 2019. Ainsi, les ventes de la branche construction ont reculé de 45,7%, celles du câblage de 44,7% et de l’intérieur véhicules et sièges de 33,6%. Le textile fait également partie des branches les plus sinistrées en ces temps de Covid. Les exportations du secteur se sont contractées de 28,3%, basculant de 12,72 milliards de dirhams à 9,12 milliards de dirhams à fin avril. Selon l’Office des changes, cette baisse est due au recul des ventes des vêtements confectionnés (-2.647 MDH) et des articles de bonneterie (-744 millions de dirhams). Par ailleurs, les exportations de phosphates et dérivés ont résisté à la crise sanitaire. Elles ont enregistré, durant le mois d’avril, une légère hausse (0,2%) du fait de la hausse de 1,97 milliard de dirhams des ventes des engrais naturels et chimiques et de 44 milliards de dirhams de celles des phosphates. En revanche, les ventes de l’acide phosphorique ont perdu 1,98 milliard de dirhams de leur valeur au quatrième mois de l’année.

Les investissements directs étrangers (IDE) poursuivent leur trend baissier. Leur flux net s’est chiffré à 5,31 milliards de dirhams, en repli de 16,8%. Une baisse qui résulte d’une contraction de 25,9% des recettes des IDE, atténuée toutefois par la baisse de 37,8% des dépenses. S’agissant des investissements directs à l’étranger, ils sont revenus à 2,99 milliards de dirhams, en baisse de 24,5%. L’Office des changes note, en revanche, une hausse des cessions de ces investissements qui ont plus que doublé à fin avril, avec un additionnel de 724 millions de dirhams.

Par Fayçal Ismaili
Le 01/06/2020 à 11h59