Considérée comme un agrobusiness, l’agriculture extrêmement diversifée sur les toits, les façades, ou encore dans les sous-sols, revient en force dans les plus grandes cités du monde. Tel est le constat de La Vie Éco. A en croire l’hebdomadaire, cette même agriculture fait désormais partie du système économique et écologique local des villes et joue un rôle essentiel dans la vie économique, culturelle et sociale.
Comment expliquer son succès? L’intérêt que réservent les services de l’agriculture et de la ville à la fourniture de formations, de terrains et de services de vulgarisation aux nouveaux agriculteurs urbains y est certainement pour quelque chose.
Au Maroc, l’histoire des villes témoigne de la réussite de plusieurs modèles de ce type d'agriculture, qui a joué un rôle de relais entre l'urbain et le rural. Ce constat est celui d’Imane Thami Alami, directeur de recherche et chef de la division scientifique à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA). Pour étayer son propos, la spécialiste cite les modèles de Boufekrane et de Tiznit, qui comportent plusieurs facteurs de réussite qui méritent d’être capitalisés et développés.
Mais, selon la spécialiste, des efforts importants restent à réaliser pour parvenir à l'intégration des acteurs, des activités et des espaces de l'agriculture et de l'alimentation urbaines. Elle fait également savoir, dans les colonnes de l’hebdomadaire économique, que la mise en réseau et la valorisation du savoir local, de même que les résultats des recherches scientifiques, sont des outils efficaces pour provoquer des interactions constructives entre les différents acteurs de l'agriculture urbaine et favoriser la dissémination des bonnes pratiques.
Autre mesure proposée par Imane Thami Alami: le suivi et le contrôle des risques sanitaires liés à l'utilisation des produits phytosanitaires et des fertilisants dans le secteur de l'agriculture urbaine. Un aspect qui offre, selon la spécialiste, une opportunité d'opter pour l'agriculture biologique et écologique dans les zones urbaines et périurbaines. Un choix qui, dit-elle, demande une coordination pour instaurer un système de certification, un accompagnement très rapproché des agriculteurs et un effort de commercialisation et d’organisation professionnelle.
