L’agriculture biologique devient de plus en plus prisée par le consommateur marocain. A tel point que, comme le rapporte L’Economiste dans son édition du mardi 14 juin, «le Maroc a développé un secteur de production biologique fort diversifié: cultures maraîchères, oliviers, agrumes, grenadiers, avocatiers, céréales, légumineuses, menthe verveine, plantes aromatique et médicinales». La liste compte aussi les viandes (rouges et blanches), le miel et les produits laitiers.
Aujourd’hui, l’agriculture biologique au Maroc est cultivée sur une superficie qui avoisine les 7.400 ha pour une production de l’ordre de 75.000 tonnes, dont 12.000 exportées en 2015. «La production a doublé en moins de cinq années et le marché local consomme désormais plus de 60.000 tonnes», constate le journal. L’engouement se traduit aussi par l’ouverture de nombreuses enseignes dans les principales villes du royaume. Mieux, la distribution directe s’active. «Chaque semaine, des opérateurs proposent des paniers de fruits et légumes de dix à quinze kilos à des prix variant entre 150 et 200 DH selon le poids. Des prix qui peuvent augmenter du tiers, voire plus avec le rajout des viandes ou du fromage».
Aujourd’hui, il est question de faire plus. Cela commence par la création d’une «interprofession» capable d’appliquer le contrat programme signé avec le gouvernement en 2010. L’objectif est clairement d’exploiter l’important potentiel du Maroc. Les superficies qui sont à convertir en production bio sont de l’ordre de 625.000 ha. Il faut ainsi travailler sur deux leviers.
«D’abord, la certification des superficies conduites actuellement en mode biologique». Or, pour une question de coûts trop élevés, cela reste difficile à réaliser. Aujourd’hui, pour atteindre une superficie totale à certifier de 40.000 ha d’ici 2020, 381 millions de DH sont nécessaires. Si les professionnels doivent apporter 256 millions de DH, le reste sera à supporter par l’Etat.
Ensuite, la reconversion des productions conventionnelles, faciles à réussir techniquement et pour lesquelles il existe un indéniable intérêt commercial, est impérative. L’impact socioéconomique attendu est pour le moins significatif, particulièrement en termes d’amélioration des revenus des agriculteurs et des exportations. «Les objectifs ciblés se résument en la réalisation de 400.000 tonnes en production végétale et 8.500 de produits d’origine animale. Ce qui permettrait la création de 35.000 emplois et l’export de 60.000 tonnes pour un chiffre d’affaires de 800 millions de DH».