Ce sera finalement une liquidation judiciaire pour la Samir. C’est le verdict rendu par le tribunal de commerce de Casablanca ce lundi 21 mars, qui autorise tout de même le raffineur à poursuivre son activité pendant trois mois, sachant que l'exploitation de la raffinerie est déjà suspendue depuis août dernier.
La Cour a en effet considéré que la situation de l’entreprise est tellement critique qu’elle ne peut plus être sauvée.
Pourtant, son management avait assuré à la Cour que plusieurs de ses créanciers s’engageaient à renégocier avec le raffineur de manière à le sortir de sa crise actuelle.
Mais sans engagements clairs de la part de l’actionnaire de référence, qui avait pour rappel, refusé d’injecter du cash dans le capital comme cela avait été convenu lors de l’Assemblée générale d’octobre dernier, le tribunal a estimé que la Samir n’avait plus aucune chance de survie.
C’est donc un épisode historique que s’apprête à vivre le Maroc avec la liquidation définitive de sa seule et unique raffinerie. Il reste maintenant juste à évaluer les dégâts réels que cet arrêt risque de provoquer sur l’économie nationale.
Jusque-là, le secteur des hydrocarbures s’en est plutôt bien tiré grâce aux capacités des distributeurs à importer les produits de l’étranger.
De même, le ministre de l’Energie avait assuré, dans de précédentes déclarations, que le Maroc pourrait très bien se passer de la Samir.
L'option d’un autre raffineur à Jorf Lasfar avait même été évoquée chez des confrères, mais à ce jour, aucune indication n’a été donnée sur la nature du projet, ni d’ailleurs sur l’investisseur qui le portera.
Sur le plan financier, la liquidation risque néanmoins de faire des dégâts dans le secteur bancaire, vu que l’exposition des banques aux risques de la Samir était évaluée à plusieurs milliards de DH.
L’Etat créancier étant prioritaire lors des liquidations, il est peu probable que les autres créanciers de la Samir puissent récupérer leur dû après la liquidation, vu que les créances envers l’Etat sont déjà très lourdes.