Dans son édition du 25 novembre, “L’Economiste” qualifie la nouvelle de «douche froide pour les investisseurs». En effet, le raffineur qui a activé l’article 547 du code de commerce pour se mettre sous la protection du tribunal de commerce signifie indirectement à ses créanciers qu’elle n’est plus en mesure d’honorer ses dettes. La décision du juge est encore attendue, «mais il est presque acquis que l’entreprise n’honorera pas une échéance de 800 millions de dirhams qui devrait tomber le 31 décembre», comme l’écrit le quotidien.
Sur le marché, la procédure que vient d’engager la Samir ne surprend pas. Jusqu’ici deux pistes étaient envisagées pour éviter cette situation de défaut de paiement. La raffinerie devait renouveler l’emprunt obligataire ou procéder à un remboursement en nature via des actifs immobiliers. La seconde option a été rapidement écartée puisque le raffineur ne dispose plus d’assez d’actifs à transférer. Surtout que les banques qui sont exposées à hauteur de 8 milliards de dirhams sur la Samir ont exigé des garanties supplémentaires face à la dégradation de la situation.
La seule option plausible aujourd’hui pour le raffineur est de renouveler son emprunt obligataire. Néanmoins, le taux d’intérêt de 4,5% proposé pour cette émission est jugé faible par rapport au risque encouru. Surtout que les investisseurs pâtissent déjà des difficultés de la Samir en arrêt de production depuis août dernier.
Le groupe Holmarcom qui détient une participation de 300 millions de dirhams a déjà tout provisionné. La même précaution a d’ailleurs sans doute été prise pour les titres obligataires. La compagnie Wafa Assurances qui détient pour 100 millions de dirhams en obligations du raffineur sera amenée à faire de même. Et d’autres investisseurs devront suivre le pas.