La pression fiscale se relâche et c’est une tendance qui démarre, plus fondamentalement, en 2009, nous annonce La Vie Eco dans son édition du 24 février. L’hebdomadaire explique qu’il y a eu une remontée des recettes fiscales en 2012. Mais, immédiatement après, le processus baissier a repris. De sorte que, sur la période 2009–2016, la pression fiscale a été en moyenne de 23% du PIB environ. Et elle est inférieure d'au moins un point si l’on ne retient que les chiffres du ministère de l’Economie et des finances.
Pour la période qui va de 2013 à aujourd’hui, le recul des recettes fiscales proportionnellement au PIB ne procède pas d’une baisse des taux d’imposition, comme l’expression «pression fiscale» pourrait le suggérer. L’allègement de la pression fiscale découle en fait d’un ralentissement de la croissance économique, d’une part, et d’une contraction, voire d’une baisse, des recettes pour certains impôts, d’autre part.
En effet, au numérateur, les recettes des impôts sur le revenu et le patrimoine ont mis huit ans pour retrouver le niveau qu’elles avaient atteint en 2008. Quant aux autres impôts, dits «impôts sur la production et les importations» dans le jargon de la comptabilité nationale, ils ont très faiblement augmenté en 2013 et carrément baissé en 2015. Au dénominateur, en revanche, le fléchissement est net, mais point de baisse. Entre 2012 et 2016, le PIB a augmenté de 3,1% par an en moyenne, contre 4,8% entre 2008 et 2011.
Cette évolution quelque peu divergente du PIB et des recettes fiscales signale la faible corrélation existant entre ces deux facteurs et, dans le même temps, met en évidence l’effort de contrôle de l’administration fiscale et donc la part de plus en plus importante des recettes fiscales recouvrées par voie de rôle, soit près de 11 milliards de dirhams en 2015.
