C’est ce que l’on pourrait considérer comme une contre-attaque à l’annonce par Facebook du lancement de sa propre crypto-monnaie, le Libra. Quelques jours à peine après l’officialisation par le géant des réseaux sociaux du lancement prochain de sa monnaie virtuelle, les États et les banques centrales réagissent.
Dans un article diffusé en ligne ce weekend, le média français La Tribune rapporte que le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, annonce la mise en place, dans le cadre du G7, d'une taskforce des banques centrales sur les «stablecoins», ces cryptomonnaies indexées ou adossées à une devise ou un panier de devises, comme c’est le cas de la nouvelle monnaie de Facebook et ses partenaires, dont des émetteurs de cartes bancaires.
La même source ajoute qu’un groupe de travail, dirigé par un membre du directoire de la Banque centrale européenne, Benoit Coeuré, travaille sur ce dossier. L’information du média français se base sur un courrier qu’aurait reçu Benoit Coeuré dernièrement, dont La Tribune écrit avoir copie, lui demandant de coordonner le travail de cette taskforce qui sera composée «de représentants de haut niveau des banques centrales des pays appartenant au G7 [Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni], ainsi que de représentants du FMI et de la Présidence française du G7». Sa première mission sera d’évaluer les défis soulevés par l'émergence des stablecoins, notamment sur le front réglementaire». Les banquiers centraux vont donc travailler sur les contours de ce nouvel instrument financier sans statut clair.
Pour rappel, les défenseurs des stablecoins, comme le Libra, évoquent comme argument la lenteur et le coût élevé des transactions en devises et transfrontalières. Pour eux, ces crypto-monnaies indexées à une devise ou à un actif réel émis par une entité centrale qui doit détenir les actifs réels auxquels il est adossé, permettent de résoudre plusieurs problématiques liées au système monétaire traditionnel. Sauf qu’elles sont loin de faire l’unanimité chez les Etats qui craignent, entre autres, pour leur souveraineté monétaire et d’autres risques liés à leur utilisation.