«Samir/Syndicats: la trêve vole en éclats». Tel est le titre qu’a choisi L’Economiste, dans son édition du 28 janvier, pour un article consacré à la crise sociale de la raffinerie marocaine.
Le quotidien explique ainsi que la grogne monte parmi les salariés de la Samir. La mobilisation du front, constitué du syndicat des industries du pétrole et du gaz et de trois organisations syndicales (CDT, FDT et UMT), se renforce au fil des mois. Depuis l’arrêt de la production de la raffinerie, en août dernier, les protestations s’enchaînent, alimentées par la peur d’une éventuelle liquidation de l’entreprise.
En effet, la manifestation qui a eu lieu mardi 26 janvier est la sixième du genre. Et, selon un syndicaliste de La Samir, elle a rassemblé plus de monde que prévu. De quoi revigorer les représentants des salariés qui promettent que «la pression va continuer».
Et pour cause. Les salariés sont de plus en plus remontés contre la direction générale. Pourtant, une trêve avait été annoncée, la semaine dernière, à l’issue d’une rencontre qui avait réuni le directeur général de la raffinerie, Jamal Ba-Amer, et les trois syndicats représentant les salariés. Un rendez-vous durant lequel le management de La Samir avait promis monts et merveilles: retour à la production dans les meilleurs délais, titularisation des salariés ayant un contrat saisonnier, activation du dossier de couverture maladie…
Le sauvetage de La Samir est crucial pour toute une industrie. Car si la raffinerie compte 960 salariés, elle collabore également avec une centaine de sous-traitants (soit plus de 5.000 emplois indirects). Les prestataires qui traitent uniquement avec La Samir sont déjà au chômage technique. Le port de Mohammédia est également affecté par l’arrêt de l’activité. Et la situation risque de s’aggraver…