Le marché de la franchise au Maroc vit une véritable dynamique de croissance depuis quinze ans. Selon les chiffres de la Fédération marocaine de la franchise (FMF), le pays compte aujourd’hui 745 réseaux de franchises, représentant 84% des enseignes internationales présentes sur le territoire et générant un chiffre d’affaires global de quelque 20 milliards de dirhams. «Cette progression s’accompagne d’une montée en puissance des marques locales, particulièrement dans les secteurs du retail, du prêt-à-porter, de la distribution et de la restauration», indique le quotidien L’Economiste dans son édition du lundi 6 octobre.
À l’horizon 2030, année qui coïncidera avec l’organisation de la Coupe du monde, le Maroc devrait voir l’implantation de nombreuses nouvelles enseignes internationales. «Aujourd’hui, nous observons une forte demande de la part des enseignes internationales, surtout dans le retail, le prêt-à-porter, les accessoires, le fast-food, les services, la location de voitures et la distribution», confirme Mohamed El Fane, président de la FMF, cité par L’Economiste.
Cette demande provient majoritairement de grandes marques européennes et du Moyen-Orient, mais également, dans une moindre mesure, du Canada et des États-Unis. Par ailleurs, les jeunes porteurs de projets issus de la diaspora (France, Espagne, Hollande, Allemagne) manifestent un intérêt croissant pour le lancement de nouvelles franchises, note le quotidien. Les secteurs les plus porteurs incluent les articles de sport, les salles de fitness, les équipements et machines, la restauration, les cafés et glaciers, les cosmétiques, le bien-être, les loisirs, les accessoires de mode, la téléphonie, la distribution et la joaillerie/horlogerie.
Cette tendance se traduit concrètement sur le terrain. Les salles de sport voient leur nombre croître dans les grandes villes avec l’arrivée de chaînes comme Punch, On Air, UFC, Any Time Fitness, Progym, La Salle, Fitness Park ou Smart Fit.
Lors du dernier Morocco Franchise Exhibition, le ministre du Commerce, Ryad Mezzour, a souligné le potentiel de développement du secteur. «La franchise constitue non seulement un transfert de savoir-faire, mais aussi un modèle d’entreprise permettant aux entrepreneurs disposant de ressources limitées de développer des projets prospères. L’investissement dans les marques reconnues internationalement et dans l’entrepreneuriat structuré crée de nouveaux emplois et renforce la puissance économique du Maroc», a déclaré Mezzour.
Malgré l’engouement pour les nouvelles franchises, la pandémie de Covid-19 a fragilisé de nombreux acteurs, en particulier dans la restauration, le prêt-à-porter et les cafés glaciers. Mohamed El Fane reste optimiste. «Le Covid est désormais derrière nous. Cependant, le succès d’une franchise dépend du choix du bon concept, du bon partenaire et de l’emplacement stratégique», explique-t-il.
Le président de la FMF plaide pour un cadre réglementaire plus souple, incitatif et agile sur le plan fiscal, afin d’accompagner cette nouvelle dynamique, écrit L’Economiste. «Nous avons le choix entre encourager les implantations d’enseignes internationales ou favoriser l’écosystème des franchises locales. L’essor du secteur passera par les deux options», explique-t-il.
Le fonctionnement des CRI (Centres régionaux de l’investissement) reste un enjeu central. Aujourd’hui, certaines enseignes doivent patienter six mois, voire deux ans, pour obtenir l’autorisation d’exercer, un délai problématique pour les investissements importants. Dans le cas des salles de fitness, par exemple, les investisseurs déboursent entre 15 et 20 millions de dirhams, sans compter un loyer mensuel de 200.000 dirhams pour une superficie moyenne de 2.000 m². Tout retard peut donc compromettre l’implantation et pousser certains investisseurs à se tourner vers d’autres pays.








