Dire que de l’immobilier est en crise est un euphémisme. Dans son édition du 25 octobre, L’Economiste analyse la situation d’un secteur qui subit un essoufflement de la demande, et qui souffre d’une rétractation des prix, d’un entassement des stocks, d’une exacerbation de la concurrence et d’une méfiance des banques. Autant de facteurs négatifs qui ne laissent pas entrevoir de sitôt une embellie pour le secteur.
A cela, il faut ajouter une forte contraction de la consommation du marché du ciment, indicateur classique de la dynamique du secteur de la construction et des BTP. Le volume national s’est réduit de 19% à fin septembre à quelque 10,5 millions de tonnes. Toutes les régions sont affectées.
Ce n’est pas non plus le rush pour les mises en chantier, particulièrement dans le bâtiment. Il faut dire que la contraction de la demande et la baisse du crédit à la promotion ont eu raison de la folie des grandeurs des promoteurs. Cela s’est traduit par une rude bataille entre les promoteurs sur le volet commercial avec des offres fortement concurrentielles. Cela va d’équipements entièrement offerts aux ristournes proposées sur les frais de notariat ou d’autres charges sur les primo-acquisitions. «Quitte à resserrer les marges sur certains segments comme le secondaire et le haut standing», note le journal.
L’indice des prix de la banque centrale confirme, en parallèle, le repli du pricing particulièrement pour l’immobilier d’occasion.
Compte tenu de cette situation, les opérateurs tentent de se rattraper sur le social. «Les marges y restent élevées (15 à 20%) - justifiées, du côté des opérateurs, par la répercussion de la lourdeur des investissements liés aux programmes économiques (infrastructures de connectivité, commodités...)». Pour preuve: les résultats des principaux opérateurs sur le social à la fin du premier semestre de 2016. A commencer par Addoha pour qui les préventes frôlent la barre des 8000 unités dont 46%, soit 3.674 unités, constituées de produits finis déjà en stock.
Alliances, qui commence à s’extirper de sa situation financière difficile, a connu une forte progression du business de son activité habitat social et intermédiaire. «Le chiffre d’affaires réalisé sur ce segment est passé de 284 millions de DH à près de 800 millions de DH».
Pour Les Espaces Saada, près de 83% de la production est du logement social. Al Omran, enfin affiche 25.000 unités mises en chantier contre 28.000 en 2015. Les achèvements sont restés quasiment au même niveau qu’il y a une année, soit 34.000 unités.