Le dollar reste cher et son cours supérieur à sa moyenne à long terme. Cela pourrait pousser les investisseurs à investir dans des pays où le taux de change est moins cher. Dans son édition en ligne, Capital pense que ce facteur est négatif pour le dollar sur le long terme. Il donne l'exemple des investisseurs américains qui pourraient être tentés d'investir dans des pays où les taux de change sont bas. D'autant plus que "le taux réel des obligations d’Etat (rémunération au-dessus de l'inflation que les investisseurs reçoivent pour détenir des emprunts souverains) américaines est passé sous 0, contre 1% au début de 2019". Ce qui va se traduire par une baisse du pouvoir d'achat des investisseurs détenant des obligations américaines à 10 ans.
Le magazine soutient également que "le redressement progressif de la conjoncture est défavorable au dollar qui est considéré comme une devise refuge". Il rappelle que le dollar s'affaiblit traditionnellement, quand l'économie sort d'une récession. "De mars 2009 à mars 2011, le dollar a perdu 15%. Après un terrible deuxième trimestre 2020, nous prévoyons que l'économie continuera de se redresser en 2021, et l'économie mondiale reviendra progressivement à la normale”, fait-t-il savoir. Et même la secrétaires au Trésor américain, Janet Yellen, contrairement à tous ses anciens homologues, parle de “taux de change déterminés par le marché" et non plus de "dollar fort". Le mensuel pense que "la nouvelle administration américaine aura un effet moins positif sur le dollar qui pâtit en outre d’importants déficits jumeaux (déficits budgétaire et de la balance commerciale)".
Ceci étant, un rebond technique sur le dollar n’est pas exclu. "Les investisseurs sont déjà fortement positionnés pour un dollar américain plus faible. Certains spéculateurs utilisent les contrats à terme sur devises pour mettre en œuvre ces prévisions et le positionnement actuel sur ces instruments est à un niveau historiquement bas sur le dollar. Cela pourrait freiner l'affaiblissement du dollar, car ces positions sont spéculatives et devraient être débouclées à un moment donné”, note le mensuel qui cite un analyste.
La monnaie américaine profiterait également de l’euphorie actuelle sur les GAFA et autres ténors des valeurs technologiques à Wall Street. En effet, “les investisseurs étrangers pourraient vouloir participer à ce mouvement et acheter la devise américaine”, explique l’expert. Enfin, alors que l’économie des Etats-Unis tient la dragée haute aux autres grandes puissances sur le front de la croissance, cela “pourrait également attirer des capitaux étrangers aux États-Unis”, juge-t-il avant de résumer que si le dollar doit continuer sa glissade tendancielle à moyen terme, cet affaiblissement attendu ne se fera pas en ligne droite…
