Inwi et Meditel projettent d’attaquer le gouvernement en justice

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Cette décision s’explique par la tournure qu'ont prises les négociations entre l’opérateur télécoms émirati Etissalat et le gouvernement marocain concernant la cession des parts de Vivendi à Maroc Telecom.

Le 18/09/2013 à 21h36

Deux hauts dirigeants de Meditel et d’Inwi se sont réunis mardi à Casablanca, a appris Le360 d’une source fiable. Objet de la réunion : discuter de la possibilité de poursuivre en justice le gouvernement marocain et de se saisir du Conseil de la concurrence contre Maroc Telecom. Cette décision s’explique par la tournure qu'ont prises les négociations entre l’opérateur télécoms émirati Etissalat et le gouvernement marocain concernant la cession des parts de Vivendi à Maroc Telecom.

Dans ses discussions avec le gouvernement marocain, représenté par le ministère de l’Economie et des finances et le ministère de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, l’opérateur télécoms émirati a exigé l’exclusivité de l’utilisation de la fibre optique sur l’ensemble du territoire marocain. Une exigence qualifiée de contraire à toutes les mesures relatives à la concurrence. "C’est comme si une enseigne spécialisée dans le prêt-à-porter posait comme condition préalable à l’ouverture de ses magasins au Maroc la commercialisation exclusive de vêtements noirs", s’exclame notre source.

Surprenante implication du gouvernement

Notre source qualifie d’"aberrantes" les discussions entre Etissalat et le gouvernement. "Le gouvernement marocain n’achète, ni ne vend. Pourquoi est-ce qu’il intervient dans une transaction où il ne vend rien ?". Cette implication du gouvernement est d’autant surprenante qu’il existe une Agence nationale de réglementation des télécoms (l’ANRT). Laquelle agence est la seule autorité habilitée à arbitrer ce genre de requêtes. Contacté par Le360, le ministre Abdelkader Amara, ministre du Commerce, est resté injoignable.

L’usage exclusif de la fibre optique n’est pas l’unique motif de mécontentement de Meditel et d’Inwi. Une autre requête d’Etissalat hostile au partage d’infrastructures et visant la mutualisation des réseaux tout en garantissant aux usagers un accès à des services à un prix abordable, provoque l’ire de Méditel et d’Inwi. En plus de son caractère anticoncurrentiel, la demande d’Etissalat relative au partage d’infrastructures va certainement bloquer la dynamique de la baisse des prix des télécoms. Au final, le consommateur risque aussi de payer pour la cession de Maroc Telecom à Etissalat.

Par Le360
Le 18/09/2013 à 21h36