«Le secteur, irrigué par des investissements étrangers, incarne la volonté du pays de s’industrialiser plus vite». C’est en ces termes que décrit le journal français le Monde le développement que connaît le secteur aéronautique au royaume.
Dans un article publié ce vendredi 3 novembre sur son site web, le quotidien français s’intéresse d’abord à l’Institut des métiers de l’aéronautique (IMA), un établissement où des jeunes sont formés, entre autres, sur la qualité, la sécurité, le délai et la productivité. «Nous ne sommes pas à l’usine, mais c’est tout comme», écrit le Monde pour décrire une scène au cours de laquelle une trentaine de jeunes en formation s’appliquent à l’assemblage de petits modules métalliques. Il est également expliqué comment cet institut joue un rôle important pour fournir des ressources humaines à l’un des principaux investisseurs dans le secteur aéronautique marocain, le canadien Bombardier. En effet, les jeunes en question seront directement embauchés chez le constructeur une fois leur formation réussie.
Tout en rappelant que l’enjeu pour le Maroc, dans ce domaine, est de rééditer dans l’aéronautique l’exploit du secteur de l’industrie automobile, Le Monde souligne l’attractivité de ce secteur pour les investisseurs étrangers. D’ailleurs, citant une « bonne source», le journal français annonce la prochaine mise en place du projet monumental lancé par Boeing et qui consiste à faire du royaume une base pour ses fournisseurs.
La raison de cet attrait: la compétitivité du Maroc. Citant Hamid Benbrahim El Andaloussi, fondateur du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (Gimas), le Monde explique que dans un contexte où les commandes pleuvent sur les deux principaux constructeurs mondiaux, à savoir Boeing et Airbus, la pression sur les coûts est plus forte que jamais. Avec un facteur compétitivité favorable et une proximité avec l’Europe, un marché important pour les constructeurs, le Maroc est devenu incontournable dans cette industrie. Quoi de plus logique donc que de retrouver côte à côte chez nous des constructeurs qui sont pourtant des concurrents directs. Mais attention: la compétitivité n’est pas seulement une question de coût de main d’œuvre. «Ce qui nous rend compétitifs, c’est l’ensemble du dispositif mis à disposition des industriels et l'envie de leur faciliter la vie», explique à la publication Karim Cheikh, actuel président du Gimas.
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D’ailleurs, le Monde révèle que l’un des principaux leviers de compétitivité est la zone franche de Midparc, située à 30 km de Casablanca. S’étendant sur 63 hectares, elle devrait voir sa superficie doubler. «Notre but est de laisser l’entreprise s’occuper de son corps de métier», explique au journal le patron du parc, Aref Hassani, qui ajoute que «le foncier, la construction, les autorisations administratives, c’est notre problème».
La publication souligne toutefois que le chemin est encore long et que tout n’est pas encore parfait dans ce secteur. Il cite l’exemple des PME marocaines qui ne sont pas fortement impliquées dans l’essor de ce secteur, ainsi que le respect par les sous-traitants des délais pour répondre aux commmandes.