Indexera, indexera pas ? Après la sortie un peu ratée de Najib Boulif, ministre des Affaires générales, en fin de semaine, la presse économique fait le point sur le sujet de la compensation. Dans son édition du lundi 24 juin, L’Economiste annonce que "l’indexation arrive… et avant Ramadan".
Selon le quotidien, "une baisse des prix des carburants pourrait intervenir début juillet… mais à condition que le cours du pétrole poursuive son trend baissier", d’où le choix de cette période au cours de laquelle "les cours à l’international" sont en mode "détente", explique le journal. Cela permettra au passage de "faire de la pédagogie aux ménages", et entrainer "une baisse des prix que les consommateurs ne manqueront pas d’apprécier", relève le quotidien. Du moins, jusqu’à ce que le cours remonte. Cette mesure devrait, selon L’Economiste, "maintenir l’enveloppe de la compensation au niveau prévu par la loi de Finance 2013, soit 42 milliards de DH", poursuit le quotidien économique.
Qu’est-ce qui bloque ?
A en croire les déclarations de Salima Bennani, directrice de la Caisse de compensation, invitée de Les Eco de ce lundi, "à la fin de l’année 2013, nous (ndlr. la Caisse de compensation) respecterons le budget et les engagements fixés dans le cadre de la loi de Finances de l’année en cours".
Si la Caisse estime être en mesure de respecter, c’est plutôt le débat "trop politisé" autour d’elle qui pose problème, selon Bennani. "Il faut dépassionner la question du système de compensation car à la base, c’est un sujet technique", explique-t-elle sur les colonnes du quotidien économique. La réforme reste un impératif de taille pour permettre à l’institution de "souffler". Néanmoins pour Les Eco, "la clé de voûte de la réforme reste sociale".
"Commençons d’abord par boucler les aspects techniques", croit savoir le quotidien. A ce niveau, c’est au gouvernement de trancher entre "les aides non conventionnées, les indexations ou encore les politiques sectorielles", lit-on sur le journal. Encore faut-il que l'Exécutif se décide. La réforme est d’autant plus urgente que sa mise en œuvre devrait nécessiter entre "trois et cinq ans", selon les estimations de Bennani.
Autrement dit, le gouvernement Benkirane risque fort de boucler son mandat avant que le système de réforme ne soit stable. Une prise de décision rapide s'impose. Idéalement, et de l’avis de Bennani, la solution serait qu’il "n’y ait plus de Caisse de compensation". "Cela signifierait que nous avons enfin un mécanisme global et efficace", éclaire la spécialiste. Mais en attendant cette solution miracle, on se demande à quoi joue le gouvernement. L'Exécutif n'a toujours pas donné de visibilité quant à son approche de la réforme de la compensation.