Une épine de plus dans le pied des promoteurs immobiliers, peut-on lire dans les colonnes de La Vie Eco daté du vendredi 12 mai. Déjà mis en difficulté par une demande obstinément hésitante, ils doivent composer avec la concurrence d’un genre nouveau que leur livrent les associations spécialisées dans l’habitat. Ces groupements, aussi appelés "amicales", opèrent de longue date sur le territoire national et se sont multipliés ces dernières années, donnant ainsi une plus grande envergure à leurs projets, aux dires des promoteurs.
La montée en puissance de ces acteurs est flagrante. Au lieu de programmes de quelques dizaines d’unités, ils réalisent aujourd’hui des milliers de logements par opération. Ce développement est une réponse saine à la situation du marché de l’immobilier où les prix pratiqués ont creusé l’écart avec le pouvoir d’achat. Car la vocation première des amicales d’habitat est de permettre à leurs adhérents d’accéder à la propriété à un coût moindre par rapport aux tarifs appliqués par la promotion immobilière. Et elles semblent bien y parvenir, puisque les prix qu’elles affichent sont de 20 à 30% moins élevés que ceux pratiqués par les promoteurs immobiliers.
Le phénomène a pris une telle ampleur que les professionnels, rassemblés sous la bannière de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), ont adressé un courrier à plusieurs ministères pour les appeler à mieux encadrer ces entités. D’autant que le modèle des amicales s’industrialise. La logique voudrait que l’association n’accueille dans ses rangs que les futurs habitants des programmes à construire. Et ce sont exclusivement leurs versements qui doivent permettre le démarrage de l’activité de l’amicale. Sauf que ces entités sont essentiellement créées, aujourd’hui, par d’anciens promoteurs immobiliers qui acquièrent un terrain par leurs propres moyens et démarrent la commercialisation, selon le schéma classique.