"L'économie nationale aurait progressé de 2,4%, au T3-2019, au lieu de +2,5% au trimestre précédent, pâtissant d’une légère décélération des activités hors agriculture, dont le rythme serait passé de 3,3% à 3,1%, en variations annuelles. La valeur ajoutée (VA) agricole aurait, pour sa part, poursuivi sa tendance baissière pour le troisième trimestre successif, affichant un repli de 2,6%", indique le HCP dans sa note de conjoncture trimestrielle.
Toutefois, et contrairement aux deux trimestres qui précèdent, la baisse du volume de la production agricole se serait accompagnée par un retournement à la hausse des prix des cultures dans un contexte de raffermissement de la demande locale, indique la même source, précisant que les prix des céréales et des maraîchères, notamment ceux de l'orge, de la tomate et de l'oignon qui se seraient le plus redressés, dans le sillage de la réduction de leurs récoltes dans les zones pluviales du Chaouia, Doukkala et Al Haouz.
Outre les conditions du marché intérieur, les prix des productions végétales auraient été soutenus par une demande extérieure particulièrement dynamique.
Les quantités exportées de pastèques et de melons, de fraises et d’agrumes auraient plus que triplé au troisième trimestre 2019, comparativement à leurs niveaux enregistrés une année auparavant.
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De même, les prix des productions animales se seraient également affermis, alors que les abattages auraient connu une légère amélioration, affirme le HCP, estimant que sur l'ensemble de l'année 2019, la production de viande rouge évoluerait à un rythme modéré, pâtissant du ralentissement de l'effectif du grand cheptel à l’œuvre depuis 2018.
Par ailleurs, le repli de la croissance des activités hors agriculture aurait été attribuable à une décélération de la valeur ajoutée du secteur secondaire dont l'évolution serait passée, respectivement, de +3,7% à +3,2% sous l'effet du ralentissement de la VA de l’électricité et des faibles performances des mines et de la construction.
Les activités tertiaires auraient, quant à elles, progressé de 2,8% au lieu de +2,9% un trimestre plus tôt, portant leur contribution à la croissance économique globale à +1,3 point.
Sur un autre volet, le HCP fait remarquer que l'entrée des activités minières dans une phase de croissance volatile se serait confirmée, puisque la VA minière a connu une régression de 1,2% au deuxième trimestre avant d'afficher une hausse de 1,7% au troisième trimestre.
Cette évolution serait attribuable à la modération de la demande mondiale des fertilisants, en ligne avec la baisse des prix des produits agricoles (céréales et oléagineuses) et l'amélioration soutenue de l'offre asiatique en fertilisants, expliquent les rédacteurs de cette note.
La note du HCP indique aussi que la production locale du phosphate brut se serait accrue de 1,9%, en variation annuelle, ajoutant que l'activité d'extraction des autres minerais serait restée modérée, face à des perspectives de ralentissement de la demande industrielle européenne et de décélération des prix à l’export des métaux de base.
Pour ce qui est des industries manufacturières, celles-ci auraient affiché un accroissement de 2,6% de leur VA au T3-2019 dans un contexte d'une hausse de 1,6% des prix à la production, soutenues notamment, par le redressement de 3,7% des industries chimiques.
L'activité de la branche "textile et cuir" aurait, pour sa part, poursuivi son trend haussier, entamé au début de l'année, affichant une croissance de 3,1%, alors que celle des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (IMME) se serait accrue de 2,6% dans le sillage d'une reprise des exportations des produits de l'automobile, notamment du câblage et des composants électriques.
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En revanche, les industries agroalimentaires auraient ralenti à 3,2%, après +3,4% un trimestre plus tôt, suite à une légère décélération de la demande extérieure.
De même, l'activité de la construction aurait poursuivi son ralentissement au cours du 3ème trimestre, affichant un accroissement de 1,3% de sa valeur ajoutée.
Le secteur aurait continué de pâtir de la faiblesse de la demande adressée à l’immobilier résidentiel (baisse de 8% des transactions, au deuxième trimestre 2019), dans un contexte d’une régression de 0,6% des crédits accordés aux promoteurs immobiliers.