Finances publiques: les collectivités locales de nouveau pointées du doigt

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Revue de presseKiosque360. Les performances des collectivités locales et leurs capacités à répondre aux attentes des citoyens laissent à désirer. Et ce n’est pas même au sein de l’administration publique que l’on dira le contraire.

Le 22/09/2019 à 19h53

Les collectivités locales sont peu efficaces et, cette fois-ci, c’est à l’occasion du traditionnel Colloque annuel des finances publiques, tenu à Rabat vendredi et samedi derniers, que ce constat a de nouveau été fait. Il faut dire que, pour les experts, y compris ceux opérant dans des administrations publiques dont relèvent les collectivités locales comme le ministère de l’Intérieur, le rapport qualité/prix pour les citoyens est vraiment médiocre.

C’est L’Economiste qui soulève cette question dans son édition du lundi 23 septembre. Citant quelques-uns des principaux points soulignés lors du colloque, la publication indique que les collectivités locales souffrent d’un manque d’efficacité quand il s’agit de la gestion des dossiers qui leur sont confiés. Pis, certaines de leurs missions sont parfois accompagnées d’un non-respect des lois comme, par exemple, dans le cas de l’acquisition de biens immobiliers. Sur ce dernier cas, Nourredine Bensouda, Trésorier général du royaume, évoque un exemple édifiant. Au lieu d’acquérir des biens aux prix du marché ou s’en approchant, et ce en conformité avec la loi sur les expropriations, certaines collectivités locales recourent parfois à la spoliation des biens des citoyens, ce qui naturellement provoque une augmentation des plaintes contre elles et, par conséquent, contre l’Etat, auprès des tribunaux. Non seulement ces plaintes donnent lieu au paiement d’importantes indemnités, mais leur augmentation renseigne également sur l’ampleur que sont en train de prendre certaines pratiques des collectivités locales.

La gouvernance au sein de ces entités est également l'un des points sur lesquels elles sont critiquées. Certes, la rareté des compétences techniques joue un rôle dans ce volet. Mais, comme on le reconnaît au sein du ministère de l’Intérieur, le statut actuel de la fonction publique ne permet pas d’attirer les bonnes compétences dans les collectivités locales. C’est pourquoi un plaidoyer pour sa refonte globale est fait aujourd’hui. En attendant, la création de passerelles avec les autres administrations permettant de disposer des compétences nécessaires est l’une des idées majeures ayant émergé des débats du colloque.

Par Fayza Senhaji
Le 22/09/2019 à 19h53