Entre minotiers et le ministère des Affaires générales et de la Gouvernance, c’est désormais le dialogue de sourds. Les premiers n’excluent pas d’aller devant la justice. Leur colère est au paroxysme, nous apprend l’économiste de ce mardi 24 mars 2015. Pour rappel, tout est parti d’un communiqué publié le 18 mars par ledit ministère et citant nommément des moulins, accusés d’avoir mis sur le marché de la farine avariée ou impropre à la consommation. Joints par Les Inspirations Eco, les minotiers avaient préféré attendre la réponse officielle de leur fédération. C'est à présent chose faite, et la communication avec les autorités prend une autre tournure.
Le langage se durcitLe langage timoré des minotiers, dont Le360 faisait état la semaine dernière, prend subitement un ton plus agressif. "C’est faux, infondé, voire calomnieux", fulmine Chakib Alj, président de la Fédération nationale des minotiers, cité par l’Economiste. Faisant notamment allusion à l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), il précise que "ce sont les écarts de critère qui déterminent la qualité du produit: farine de luxe, fleur de farine, farine nationale de blé tendre". Le problème est que, dans la réponse officielle faite aux minotiers par le ministère, ce dernier cite, officiellement, le même ONSSA. En effet, on peut lire clairement dans la lettre publiée en facsimilé par l’Economiste que "le communiqué (…) est basé sur des rapports parvenus à ce département par les autorités de Laayoune et de Sidi Bennour accompagnés des PV de l’ONSSA".
Ester en justiceMais, visiblement, les minotiers ne l’entendent pas de cette oreille. Car consommateurs et clients commencent à avoir des doutes sur la qualité de la farine. Certains gros acheteurs, dont de grandes marques de boulangeries, auraient même gelé leurs contrats. Et la réaction générale du marché mettra à coup sûr en cause les unités alors que, pour les minotiers, le problème n’est pas aussi grave que cela. Pour preuve, le président de la fédération affirme que la marchandise n’a pas été détruite, ce qui aurait dû être fait si la farine était avariée, comme le prévoit la loi. Il soutient mordicus que les écarts dans la composition de la farine ne permettent pas de la qualifier de farine impropre à la consommation. Si le ministère ne publie pas un nouveau communiqué de presse, les minotiers n’excluent pas d’aller en justice pour obtenir gain de cause.